Madras Times - Gaza: les secours font état de tirs israéliens meurtriers en marge de distributions d'aide

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Gaza: les secours font état de tirs israéliens meurtriers en marge de distributions d'aide
Gaza: les secours font état de tirs israéliens meurtriers en marge de distributions d'aide / Photo: - - AFP

Gaza: les secours font état de tirs israéliens meurtriers en marge de distributions d'aide

Au moins 23 personnes ont été tuées, selon les secours, par des tirs israéliens dimanche en marge de distributions d'aide dans la bande de Gaza, où l'espoir d'une trêve se heurte toujours à l'absence d'accord entre Israël et le Hamas sur une proposition américaine.

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Au moins 22 Palestiniens ont été tués et plus de 120 blessés par des tirs "israéliens vers des milliers de citoyens qui se dirigeaient" à l'aube "vers le site d'aide américaine à l'ouest de Rafah" (sud), a indiqué la Défense civile à Gaza.

"Il y avait beaucoup de monde, c'était le chaos", et "l'armée a tiré depuis des drones et des chars", relate à l'AFP, Abdallah Barbakh, 58 ans, qui dit s'être rendu dans ce centre de la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une société privée soutenue par Israël et les Etats-Unis.

"La distribution a commencé, mais soudain", des drones et des chars "ont ouvert le feu sur la foule", décrit également Sameh Hamouda, 33 ans.

Des images de l'AFP montrent des Gazaouis évacuant des morts sur une charrette tirée par un âne, et une foule compacte d'hommes, certains chargés de colis, s'en revenant du centre, dans un paysage désertique et dévasté.

L'armée israélienne a affirmé dans un communiqué ne "pas avoir connaissance" de personnes blessées par des tirs de ses soldats dans l'enceinte du site.

La Défense civile a ensuite fait état d'autres tirs israéliens à proximité d'un autre centre de la GHF, dans le nord du territoire, ayant selon elle fait un mort et des dizaines de blessés. Un photographe de l'AFP a vu des ambulanciers évacuer des blessés dans ce secteur.

Selon l'ONU, "100% de la population" de Gaza est "menacée de famine" après un blocus humanitaire de plus de deux mois, qu'Israël n'a que partiellement assoupli la semaine dernière.

S'appuyant sur la GHF, Israël a mis en place un nouveau système de distribution d'aide, décrié par la communauté humanitaire internationale.

- "Base pour des pourparlers" -

En dépit de pressions internationales croissantes pour cesser son offensive à Gaza, Israël l'a intensifiée mi-mai, affirmant vouloir prendre le contrôle de tout le territoire palestinien, anéantir le Hamas, et libérer les derniers otages enlevés lors de l'attaque du mouvement islamiste palestinien du 7 octobre 2023, qui a déclenché la guerre.

Les négociations indirectes pour un cessez-le-feu et la libération des derniers otages ont jusquà présent échoué à faire taire les armes. Sur 251 personnes enlevées le 7-Octobre, 57 restent retenues à Gaza, dont au moins 34 mortes, selon les autorités israéliennes.

Le Hamas a affirmé samedi avoir répondu "de manière positive" à un projet américain présenté cette semaine, mais l'envoyé spécial de Donald Trump pour le Moyen-Orient, Steve Witkoff, a jugé cette réponse "complètement inacceptable".

Le Hamas "devrait accepter la proposition que nous avons présentée comme base pour des pourparlers", a-t-il affirmé sur X, sans autre détail.

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a lui aussi jugé que la réponse du Hamas faisait "reculer le processus".

- "Parti pris" -

Selon Bassem Naïm, membre du bureau politique du Hamas, le mouvement n'a pas rejeté le plan américain, mais c'est la réponse israélienne à cette proposition "qui était en désaccord avec toutes les dispositions sur lesquelles nous nous étions mis d'accord".

Le Hamas, a-t-il précisé, exige une garantie qu'un cessez-le-feu de 60 jours soit respecté par Israël, que l'aide humanitaire afflue à Gaza, et que des négociations soient menées pour mettre fin à la guerre. Il a dénoncé "un parti-pris total" américain en faveur d'Israël.

Le 19 mai, M. Netanyahu avait conditionné la fin de la campagne militaire à l'"exil" du Hamas, et au "désarmement" du territoire, des exigences jusque-là rejetées par le mouvement palestinien qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007.

Selon deux sources proches des négociations, la nouvelle proposition américaine prévoit une trêve de 60 jours pouvant être étendue à 70, la remise par le Hamas de cinq otages vivants et neuf morts en échange de la libération de prisonniers palestiniens au cours de la première semaine, et un deuxième échange sur le même nombre d'otages vivants et morts au cours de la deuxième semaine.

L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.218 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles.

Plus de 54.321 Palestiniens, majoritairement des civils, ont été tués dans la campagne militaire israélienne de représailles, selon des données du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.

R.Deshmukh--MT