

Le prince Harry dédouané d'accusations de harcèlement dans son ONG, mais remonté contre sa présidente
Le prince Harry a été dédouané mercredi des accusations de harcèlement portées contre lui par la présidente d'une ONG qu'il a fondée en Afrique, le régulateur britannique des associations critiquant toutefois le rôle de "toutes les parties" dans ce conflit interne.
Ces conclusions de la Charity Commission n'ont pas calmé les désaccords, Harry et d'anciens administrateurs de l'ONG Sentebale continuant de mettre en cause l'action de la présidente, l'avocate zimbabwéenne Sophie Chandauka, en poste depuis 2023.
Fin mars, le fils cadet du roi Charles III avait annoncé renoncer à son rôle de parrain de cette association caritative fondée en 2006 au Lesotho pour lutter contre le sida en Afrique, à la suite d'un conflit avec sa présidente.
Cette dernière était accusée de mauvaise gouvernance par des membres du conseil d'administration, qui avaient aussi démissionné.
L'affaire avait viré au règlement de comptes public lorsque Sophie Chandauka avait accusé le duc de Sussex de "harcèlement" et d'"intimidation", dans un entretien à la chaîne Sky News. Le prince avait dénoncé des "mensonges".
Tous deux avaient saisi la Charity Commission pour régler leurs désaccords.
Dans ses conclusions publiées mercredi, cette dernière renvoie dos-à-dos "toutes les parties pour avoir laissé (le conflit) se dérouler publiquement", mais ne prend aucune sanction contre l'actuel conseil d'administration.
Elle estime ainsi que "l'incapacité des administrateurs de l'époque à résoudre les litiges en interne a eu de graves répercussions sur la réputation" de l'association.
- "Manque de clarté" -
Plus globalement, la commission a pointé les "faiblesses de gouvernance" au sein de Sentebale, et un "manque de clarté" dans les attributions de chacun qui a "favorisé l'apparition d'incompréhensions".
Un porte-parole du prince Harry, qui vit désormais en Californie (États-Unis) avec sa femme et ses deux enfants, a critiqué une partie des conclusions du rapport.
Il est "troublant (...) que les conséquences des actions de l'actuelle présidente ne pèseront pas sur elle, mais sur les enfants qui dépendent du soutien de Sentebale", a-t-il indiqué.
Il a ajouté que "le duc de Sussex se concentrera désormais sur la recherche de nouvelles façons de continuer à soutenir les enfants du Lesotho et du Botswana", semblant acter le divorce entre lui et son ONG.
Dans une déclaration commune, les administrateurs démissionnaires de Sentebale se disent "préoccupés" pour l'avenir de l'association. Ils critiquent les conclusions de la Charity Commission qui a, selon eux, "choisi d'ignorer les principales préoccupations et preuves irréfutables qui lui ont été présentées concernant la gestion et la gouvernance de la présidente", Sophie Chandauka.
La commission a transmis à l'ONG un plan visant à résoudre ses problèmes de gouvernance et a appelé à clarifier "par écrit" le rôle occupé par ses parrains, à savoir Harry et le prince Seeiso du Lesotho, également démissionnaire.
"À l'avenir, j'exhorte toutes les parties à ne pas perdre de vue ceux qui dépendent des services fournis par l'association", a déclaré le directeur général de la commission, David Holdsworth.
Citée dans un communiqué de l'association, Mme Chandauka, qui avait été nommée à la présidence de l'association en 2023, dit se "réjouir" des conclusions du régulateur.
Ces dernières "confirment les préoccupations en matière de gouvernance que j'ai soulevées en privé en février 2025", a-t-elle assuré.
Elle n'a toutefois fait aucun commentaire sur le fait que le prince Harry ait été dédouané des accusations de harcèlement qu'elle avait formulées à son encontre.
La commission a ainsi affirmé n'avoir trouvé "aucune preuve" de "harcèlement ou d'intimidation généralisés ou systémiques", ni de "misogynie ou de misogynie à l'égard des femmes noires" au sein de Sentebale.
Elle souligne toutefois reconnaître "la forte perception de mauvais traitements ressentie" par certains acteurs en désaccord au sein de l'association.
Dans un second communiqué publié mercredi, l'association Sentebale affirme que la commission "n'a pas enquêté sur des allégations individuelles" qui "peuvent être traitées par des voies plus appropriées".
E.Mehta--MT