Madras Times - Dieselgate: cinq constructeurs jugés à Londres, des milliards en jeu

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Dieselgate: cinq constructeurs jugés à Londres, des milliards en jeu
Dieselgate: cinq constructeurs jugés à Londres, des milliards en jeu / Photo: CARLOS JASSO - AFP

Dieselgate: cinq constructeurs jugés à Londres, des milliards en jeu

Le procès hors norme de cinq géants de l'automobile, dont Renault et Peugeot-Citroën, s'est ouvert lundi à Londres, dernier épisode du scandale mondial des voitures diesel truquées, qui pourrait ouvrir la voie à des milliards de livres d'indemnisation.

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L'allemand Mercedes, le japonais Nissan et l'américain Ford sont les trois autres mis en cause dans cette procédure britannique, qui s'ouvre pour trois mois devant la Haute Cour. Tous nient les faits.

Dans ce vaste dossier, qui a donné lieu à l'ouverture de procédures civiles et pénales dans le monde entier --par exemple en Allemagne, en France, aux Etats-Unis ou en Corée du Sud-- les plus grands fabricants automobiles sont suspectés d'avoir manipulé des véhicules pour passer les contrôles antipollution, notamment les émissions d'oxydes d'azote (NOx).

La Londonienne Rosamund Adoo Kissi-Debrah, dont la fille de neuf ans, Ella, est morte en 2013 d'une grave crise d'asthme, depuis reconnue par la justice comme liée à la pollution de l'air, a tenu à être présente, avec une vingtaine d'autres manifestants, devant le tribunal.

"Le médecin légiste a dit que si nous n'avions pas eu des niveaux illégaux de pollution de l'air là où nous vivons, non seulement elle n'aurait pas eu d'asthme, mais elle ne serait pas morte cette nuit-là", a-t-elle déploré auprès de l'AFP. Elle attend "des excuses" des constructeurs.

- "Tous les constructeurs" -

"Des millions de voitures diesel circulent encore sur nos routes et rendent nos enfants malades", ajoute, à ses côtés, Jemima Hartshorn, qui espère que le procès attirera l'attention du gouvernement sur la nécessité de "retirer ces voitures de nos routes".

Volkswagen, auquel le nom du Dieselgate est souvent associé, a reconnu dès 2015 avoir commercialisé plus de 11 millions de véhicules dans le monde équipés d'un logiciel détectant les phases de test pour diminuer ses émissions. Il a déjà réglé une facture dépassant les 30 milliards d'euros, dont la plus grande part aux Etats-Unis.

Le constructeur allemand avait été reconnu coupable en 2020 par la Haute Cour de Londres d'avoir mis en place un "logiciel truqueur". Sans reconnaître sa responsabilité, il avait mis fin aux procédures deux ans plus tard en réglant à l'amiable 193 millions de livres (222 millions d'euros).

Mais l'affaire "est beaucoup plus large que Volkswagen: elle concerne presque tous les constructeurs" qui vendent des voitures au Royaume-Uni, affirme à l'AFP Martyn Day, du cabinet d'avocats Leigh Day, principal représentant des plaignants, pour qui les indemnisations pourraient se compter en "milliards de livres".

- "Manipulation" -

Car l'issue du procès pourrait faire jurisprudence et s'appliquer aux autres constructeurs qui font l'objet de plaintes, comme Volkswagen-Porsche, Vauxhall-Opel, Jaguar Land Rover, BMW, FCA-Suzuki, Volvo, Hyundai-Kia, Toyota et Mazda. En tout, 1,6 million de conducteurs demandent compensation dans le pays.

"Le plus important pour nous est de convaincre que toutes ces voitures sont équipées de dispositifs de manipulation" des émissions, a résumé à l'AFP M. Day peu avant l'ouverture du procès lundi.

Adam Kamenetzky, un Londonien de 45 ans, estime avoir été "trompé" lorsqu'il a choisi en 2018 un SUV Mercedes gris, spécifiquement parce qu'il était censé être moins polluant. Selon lui, le véhicule est en réalité bien plus nocif, ce qui fait aussi baisser sa valeur.

Présent à l'ouverture, il entend "demander des comptes" aux marques automobiles.

Sollicités par l'AFP, Ford et Mercedes rejettent des "allégations sans fondement". Renault et Stellantis, la maison-mère de Peugeot et Citroën, assurent que les véhicules vendus étaient tous "conformes" aux réglementations. Nissan n'a pas souhaité faire de commentaire.

Le procès se concentrera d'abord sur la responsabilité des constructeurs, avant une éventuelle seconde procédure à partir d'octobre 2026 concernant les indemnisations.

O.Sethi--MT