Ain: le suicide d'une voisine à l'origine de l'explosion qui a coûté la vie à deux enfants
L'explosion qui a provoqué la mort lundi de deux enfants de 3 et 5 ans dans un immeuble résidentiel de Trévoux, dans l'Ain, a été provoquée par une femme qui s'est suicidée en ouvrant le gaz dans un appartement voisin.
Le corps de cette femme a été découvert dans les décombres 24 heures après la déflagration, qui a entièrement détruit son appartement et en partie celui d'une famille voisine, tuant les deux garçons et blessant leur grand-frère de 18 ans, leur mère et son mari.
Ce n'est qu'après la découverte mardi soir du corps d'une "femme majeure décédée", que l'enquête a permis de conclure qu'elle avait "volontairement mis fin à ses jours en ouvrant le gaz dans son domicile", a expliqué la procureure de Bourg-en-Bresse, Karine Malara, dans un communiqué.
Les familles des défunts ont été reçues mercredi après-midi par une association d'aide aux victimes et la gendarmerie, chargée par le parquet de l'enquête en recherche des causes de la mort, a précisé Mme Malara.
Une cellule de soutien a été mise en place par la préfecture de l'Ain, le parquet et la mairie, pour apporter "une aide notamment psychologique, juridique ou matérielle" à toutes les victimes, a-t-elle ajouté.
- Fouilles à la pelleteuse -
L'explosion, extrêmement puissante, avait été entendue à des kilomètres à la ronde lundi vers 17H30. Elle avait en partie détruit l'immeuble résidentiel, rendant inhabitables ses appartements, et endommagé ou brisé les vitres de bâtiments du voisinage, notamment deux établissements scolaires et sept maisons individuelles, selon les secours.
Treize personnes avaient dû être hospitalisées en urgence relative et 53 autres prises en charge pour des blessures légères ou en cellule psychologique.
Les secouristes avaient pu rapidement localiser les garçonnets Mathieu, 3 ans, et Thomas, 5 ans, guidés par des messages envoyés par leur grand frère Mael, coincé lui aussi sous les décombres, selon les témoignages de voisins. Les pompiers n'avaient cependant pas réussi à réanimer les deux petits frères.
Mael, sa mère, employée d'une cantine de la ville, et son mari avaient été transportés à l'hôpital et en sont ressortis mardi matin.
Dès lundi soir, la préfecture avait annoncé qu'une femme était portée manquante, information confirmée le lendemain sur place par le ministre de l'Intérieur, Laurent Nuñez, précisant qu'il s'agissait "probablement d'une occupante d'un des logements".
Le corps de cette femme a été découvert mardi soir vers 20H00 après des fouilles à la pelleteuse.
L'immeuble détruit comptait 20 logements, dont 19 occupés par quelque 70 habitants, hébergés provisoirement dans des hôtels, un camping ou chez des proches, selon la mairie. "Le périmètre va être gelé pendant le temps nécessaire aux constatations", avait dit mardi M. Nuñez.
N.Prakash--MT