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Fashion Week: chez Balenciaga, Pierpaolo Piccioli face à l'héritage de Demna
Fashion Week: chez Balenciaga, Pierpaolo Piccioli face à l'héritage de Demna / Photo: Matt Winkelmeyer - GETTY IMAGES NORTH AMERICA/AFP/Archives

Fashion Week: chez Balenciaga, Pierpaolo Piccioli face à l'héritage de Demna

Le challenge est de taille: l'Italien Pierpaolo Piccioli fait samedi soir à Paris ses débuts chez Balenciaga après une décennie marquée par le règne de Demna, dont le style iconoclaste a profondément imprégné l'identité de la maison.

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Le show est l'un des plus attendus de la Fashion Week printemps-été 2026, avec les débuts de Matthieu Blazy chez Chanel et la première collection femme de Jonathan Anderson chez Dior.

En guise d'invitation, le styliste a envoyé un Walkman accompagné d'une cassette diffusant le son d'un cœur qui bat.

A 58 ans, dont 25 passés chez Valentino, le Romain Pierpaolo Piccioli est chargé d'ouvrir un "nouveau chapitre" pour la maison fondée par l'Espagnol Cristóbal Balenciaga en 1917 et installée à Paris depuis 1937, avait annoncé le groupe Kering, propriétaire de la griffe, lors de sa nomination en mai.

Le défi est d'autant plus scruté que Balenciaga, sous la direction de Demna, a connu une ère aussi flamboyante que controversée.

Le créateur géorgien s'était fait remarquer en habillant tant la rappeuse Cardi B que l'actrice Isabelle Huppert, en mêlant T-shirts et haute couture et en rendant désirable le "moche" — des Crocs aux sacs "poubelle" — tout en propulsant la maison au-delà du milliard d'euros de chiffre d'affaires.

Mais il est parfois allé trop loin. En 2022, sa campagne publicitaire mettant en scène des enfants avec des accessoires d'inspiration sado-masochiste avait provoqué un scandale.

Nommé au printemps directeur artistique de Gucci, autre fleuron du groupe Kering, avec la mission de relancer la griffe dont les contre-performances plombent la maison-mère, Demna a présenté la semaine dernière à Milan une première série de looks dans un film réalisé par les cinéastes Spike Jonze et Halina Reijn.

"Balenciaga a perdu un génie", a estimé auprès de l'AFP Sophie Fontanel, rédactrice en chef mode du Nouvel Obs. "Pour celui qui reprend ça, ce n'est pas facile."

- Une mode "plus calme" -

Avec l'arrivée d'un profil plus consensuel comme celui de Pierpaolo Piccioli, Balenciaga amorce une transition délicate.

Le Romain a longtemps été associé à l'ancienne directrice artistique des collections femme chez Dior, Maria Grazia Chiuri, avec qui il a travaillé en tandem chez Valentino. A eux deux, ils avaient repris les rênes de la maison lors du départ à la retraite de son fondateur en 2008, lui donnant un coup de jeune.

Après le départ de Maria Grazia Chiuri chez Dior en 2015, Pierpaolo Piccioli s'était retrouvé seul à la barre. L'occasion de développer son style à la fois romantique et moderne.

Un de ses atouts est la couleur. Au rouge iconique de la maison Valentino, il ajoute des couleurs pop comme le "pink PP", un rose fuchsia à ses initiales, star de sa collection automne-hiver 2022-2023. Il développe aussi des accessoires ornés de clous qui font des ravages chez les fashionistas.

Chez Balenciaga, l'Italien assure vouloir "façonner une nouvelle version de la maison".

Reste à savoir quelle direction prendra cette métamorphose. Elvire von Bardeleben, journaliste mode au Monde, s'attend à "une mode un peu plus classique".

"Il va revenir à un Balenciaga plus calme", prédit également Sophie Fontanel. "La chance de Balenciaga, c'est qu'ils ont pris quelqu'un qui admire énormément Demna", ajoute-t-elle.

Selon elle, le styliste "va profiter de tout ce qui a été créé par Demna pour fabriquer quelque chose à lui", tout en s'inspirant des archives de Cristóbal Balenciaga.

Claire Thomson-Jonville, directrice éditoriale de Vogue France, anticipe de son côté "un grand respect pour le fondateur", tous deux partageant "une haute opinion de la haute couture française".

Reflet d'un mercato de directeurs artistiques inédit, cette Fashion Week qui s'achève mardi incarne un renouvellement sans précédent, avec l'arrivée d'une dizaine de nouveaux directeurs artistiques.

Le secteur du luxe, confronté à des défis économiques et commerciaux, mise sur ces changements pour se réinventer et relancer sa croissance.

I.Pandey--MT