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Enlèvement à Paris du père d'un entrepreneur en cryptomonnaies: cinq jeunes hommes mis en examen
Enlèvement à Paris du père d'un entrepreneur en cryptomonnaies: cinq jeunes hommes mis en examen / Photo: LOIC VENANCE - AFP

Enlèvement à Paris du père d'un entrepreneur en cryptomonnaies: cinq jeunes hommes mis en examen

Cinq jeunes hommes ont été mis en examen mercredi, soupçonnés d'être impliqués dans l'enlèvement en plein Paris du père d'un entrepreneur en cryptomonnaies, libéré après 58 heures de séquestration, une nouvelle affaire trois mois et demi après le kidnapping contre rançon du cofondateur de Ledger.

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Ces cinq suspects, âgés de 18 à 26 ans, ont été placés en détention provisoire, a annoncé la procureure de la capitale, Laure Beccuau.

Ils sont poursuivis pour extorsion en bande organisée, enlèvement, et séquestration avec torture ou acte de barbarie commis en bande organisée. Ce dernier chef leur fait encourir la réclusion criminelle à perpétuité, a souligné la procureure dans son communiqué.

Ils sont aussi mis en examen pour blanchiment en bande organisée et association de malfaiteurs.

Ces suspects, "nés en Algérie, à la Réunion, au Chesnay et à Levallois, avaient déjà été condamnés, pour des faits de violences ou d'extorsion, ou de nature différente", a précisé Mme Beccuau.

Certains avocats en défense, joints par l'AFP, n'ont pas donné suite.

- Enquête "d'anthologie" -

L'enquête avait démarré le jeudi 1er mai, après que la justice a été avisée du kidnapping, en pleine rue du XIVe arrondissement, du père de l'entrepreneur, qui a fait fortune dans les cryptomonnaies.

Une centaine de policiers de plusieurs services de police judiciaire étaient mobilisés pour constituer une taskforce, au 36 rue du Bastion, avec la BRB (Brigade de répression du banditisme) en service coordonnateur, mais également la Brigade criminelle, la BRI (Brigade de recherche et d'intervention) et la Brigade de lutte contre la cybercriminalité (BL2C).

Comme lors d'attentats, des ateliers de travail ont été organisés en fonction des expertises des uns et des autres, pour traiter les données (téléphonie, applications, cryptomonnaies). Une enquête "hors norme", d'"anthologie", a souligné une source proche du dossier à l'AFP.

Ces enquêteurs spécialisés étaient en effet mobilisés dans une course contre la montre: la famille de la victime recevait des ultimatums et des menaces de mutilations sur l'otage.

L'homme, retenu dans des conditions "extrêmement difficiles", a même eu un doigt sectionné, selon la source proche.

- Mutilations -

"Plusieurs millions d'euros" sous forme de cryptomonnaies ont été réclamés au fils, revenu de Malte, et qui était assisté par des négociateurs de la police et des psychologues durant les échanges avec les ravisseurs, a aussi relaté lundi sur RTL Fabrice Gardon, directeur de la police judiciaire de la préfecture de police.

Le samedi soir, l'assaut a été donné dans le pavillon que les enquêteurs étaient parvenus à localiser, notamment pour éviter d'autres mutilations. La victime, blessée, a été prise en charge par les secours.

Cinq personnes ont été interpellées lors de l'intervention des forces de l'ordre, "dans ou à proximité du logement", ainsi que "deux autres le lendemain", a détaillé mercredi la procureure. A ce stade des investigations, Fabrice Gardon les range plutôt dans la catégorie des "exécutants".

Parmi les personnes gardées à vue, deux ont été ensuite relâchées et "mises hors de cause, aucun lien suffisant n'ayant été établi avec la commission des faits", a ajouté Laure Beccuau.

Les investigations se poursuivent, désormais confiées à des juges d'instruction de la Juridiction nationale de lutte contre la criminalité organisée (Junalco).

Cet enlèvement intervient trois mois et demi après le rapt du cofondateur de Ledger, société spécialisée dans les cryptoactifs.

Le 21 janvier, au petit matin, David Balland et sa compagne avaient été kidnappés à leur domicile à Méreau (Cher).

L'alerte avait été donnée par Eric Larchevêque, cofondateur de Ledger, qui avait reçu une vidéo d'un doigt coupé de David Balland, accompagnée d'une importante demande de rançon en cryptomonnaies.

Séquestré à Châteauroux, David Balland a été libéré le 22 janvier. Sa compagne a été retrouvée ligotée dans le coffre d'un véhicule dans l'Essonne le lendemain.

Au moins neuf suspects ont été mis en examen dans ce dossier, dont le commanditaire présumé.

N.Prakash--MT