

Les constructeurs auto américains déçus de l'accord entre Londres-Washington
L'association des constructeurs automobiles américains (AAPC), qui représente les trois groupes historiques Ford, General Motors et Stellantis (Chrysler, Jeep, etc), a fait part de sa déception concernant l'accord commercial annoncé jeudi entre Londres et Washington.
"L'industrie automobile américaine est très entrelacée avec le Canada et le Mexique; ce n'est pas le cas entre les Etats-Unis et le Royaume-Uni", a réagi Matt Blunt, président de l'AAPC, dans un communiqué.
"Nous sommes déçus que l'administration (américaine) ait donné priorité au Royaume-Uni plutôt qu'à nos partenaires d'Amérique du Nord", à savoir le Canada et le Mexique avec lesquels Washington a un accord de libre-échange (ACEUM), a-t-il poursuivi.
L'ACEUM, conclu en 2018 par Donald Trump pendant sa première présidence, est en vigueur depuis juillet 2020.
Un accord commercial a été présenté jeudi comme "historique" par Londres et Washington. Il permet au Royaume-Uni d'échapper au gros des surtaxes américaines sur ses voitures et ouvre davantage le marché britannique aux produits agricoles américains.
Les exportations britanniques étaient ciblées par l'offensive protectionniste de Donald Trump (+25% sur l'acier, l'aluminium et les voitures, +10% sur le reste des produits), comme les autres pays (hormis la Chine, plus lourdement taxée).
Les droits de douane sur les voitures britanniques sont "immédiatement" rabaissés, passant de 27,5% - cumul de la surtaxe de 25% et des droits de douane antérieurs - à 10% pour un quota annuel de 100.000 voitures.
Selon Downing Street, cela correspond "quasiment" au nombre de véhicules exportés en 2024 depuis le Royaume-Uni vers les Etats-Unis.
"En vertu de cet accord, il sera désormais moins cher d'importer un véhicule britannique contenant très peu de composants américains, qu'un véhicule fabriqué au Canada ou au Mexique dans le cadre de l'ACEUM avec la moitié de pièces détachées américaines", a affirmé M. Blunt.
Cette situation va "nuire aux constructeurs automobiles américains, aux fournisseurs et aux employés de l'industrie automobile", a-t-il relevé, espérant que cet "accès préférentiel (...) au détriment des véhicules d'Amérique du Nord ne constituera pas un précédent pour les négociations avec les concurrents d'Asie et d'Europe".
Y.Raman--MT