

Le coût de la vie grimpe mais ne déraille pas aux Etats-Unis
Les prix ont continué d'augmenter en mai aux Etats-Unis, marquant un léger rebond, alors que les experts s'attendent à voir les dépenses courantes coûter plus cher avec les droits de douane mis en place par Donald Trump.
Le mois dernier, les prix à la consommation ont progressé de 2,4% sur un an, contre 2,3% en avril, selon l'indice CPI publié par le ministère du Travail et sur lequel sont indexées les retraites américaines.
Ce résultat est conforme aux attentes des analystes, d'après le consensus publié par MarketWatch.
Les marchés ont toutefois poussé un soupir de soulagement car plusieurs données se présentent mieux qu'anticipé.
D'un mois sur l'autre, l'indice CPI a ralenti à 0,1% en mai (contre 0,2% en avril), tiré vers le bas par le recul des prix du carburant.
Les analystes s'attendaient par ailleurs à voir légèrement accélérer l'inflation sous-jacente (hors prix volatils de l'énergie et de l'alimentation). Finalement, celle-ci évolue au même rythme depuis mars (+2,8% sur un an).
Le président américain Donald Trump a salué des "super chiffres" sur sa plateforme Truth Social.
Et il a une nouvelle fois lourdement insisté pour que la banque centrale américaine (Fed) lâche en conséquence la bride sur les taux d'intérêt.
"La Fed devrait baisser (les taux) d'un point d'un coup. On paierait beaucoup moins d'intérêts sur les prochaines échéances de dette. Tellement important !!!" a-t-il écrit, en majuscules, dans son message.
Néanmoins, les investisseurs misent sans réserve sur une prolongation du statu quo dans une semaine, à l'issue de la prochaine réunion de la Fed, selon l'indice de suivi de CME, FedWatch.
Les taux directeurs de la Fed sont situés entre 4,25% et 4,50% depuis décembre.
- Réconfort à la station-service -
"Les prix élevés sont le problème numéro 1 dans la tête de la plupart des Américains", a relevé mercredi Heather Long, cheffe économiste pour la banque Navy Federal Credit Union.
"L'inflation n'est qu'un peu remontée en mai. L'impact des droits de douane n'est pas encore là et beaucoup d'Américains pourront profiter cet été de prix bas à la pompe", observe-t-elle dans une note.
Elle décèle toutefois des "signes avant-coureurs de ce qui guette la population: les prix des courses et des appareils ménagers ont augmenté en mai".
Les jouets - un secteur massivement dépendant des importations chinoises - ont aussi coûté plus cher: +1,3% en un mois.
Les entreprises finiront par répercuter "la majorité des droits de douane" dans les prix, considère Eric Teal, chargé de la stratégie d'investissements dans une branche de la banque texane Comerica.
Pour l'heure, elles avancent selon lui "prudemment" de crainte d'effaroucher leurs clients.
D'après Bill Adams, économiste en chef de Comerica, "quelques commerçants" ont même "probablement" accordé des ristournes en mai "pour inciter les consommateurs à venir chez eux" alors qu'a été constaté un essoufflement de la demande.
Les entreprises ont aussi pu piocher dans les stocks constitués avant l'entrée en vigueur des droits de douane, selon Kathy Bostjancic, économiste de Nationwide.
Quand ces stocks s'épuiseront, "nous verrons davantage l'impact des droits de douane sur les prix", a-t-elle jugé auprès de l'AFP.
"Le président devrait faire tout ce qui est en son pouvoir pour réduire le coût de la vie. A la place, ses droits de douane universels de 10% sont toujours en vigueur et la menace" de les augmenter "pèse sur les entreprises et les consommateurs", a reproché, dans un communiqué, la sénatrice démocrate Elizabeth Warren.
Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump a fait des droits de douane un élément central de sa politique.
Il a en partie fait marche arrière et ses initiatives sont contestées en justice. Mais les taxes sur les importations restent bien supérieures à ce qu'elles étaient quelques mois plus tôt.
M.Banerjee--MT