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Canicule: Paris et le centre basculent en vigilance rouge mardi

Canicule: Paris et le centre basculent en vigilance rouge mardi

Une partie de la France, qui suffoque déjà presque partout lundi, va basculer dans la vigilance rouge mardi, pour la première fois depuis 2023, avec un pic caniculaire "très fort" sur Paris.

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Seize départements, dont le bassin parisien et le centre, passeront d'orange à rouge, a annoncé lundi après-midi Météo-France, et 68 resteront en vigilance orange. En Ile-de-France, c'est la première fois depuis cinq ans que la vigilance maximale est activée.

Elle est utilisée en cas de "canicule extrême, exceptionnelle par sa durée, son intensité et son extension géographique", et quand la chaleur "présente un fort impact sanitaire pour l'ensemble de la population", précise l'institut de météorologie.

Réacteur nucléaire à l'arrêt, écoles fermées, horaires aménagés sur les chantiers: des mesures de précaution ont déjà été prises pour protéger les Français face à des températures atteignant localement 40°C.

Malgré tout, "c'est l'horreur" pour les personnes âgées, relève Christiane, une Lyonnaise de 84 ans, qui a pris l'air tôt lundi avant de se calfeutrer chez elle.

Exercer certains métiers relève du calvaire. "C'est comme si tu étais dans un sauna toute la journée, à la différence qu'on fait des efforts physiques en plus", souffle Mohamed Vicente, dans son kebab à Lyon.

Dans les prisons aussi, "la situation est invivable", estime Jean-François Fogliarino, secrétaire général du Syndicat national des directeurs pénitentiaires (SNDP-CFDT). C'est "encore pire" dans "les maisons d'arrêt en centre-ville qui ne sont pas équipées en clim", et où les détenus sont parfois "deux ou trois par cellule".

- 200 écoles fermées -

"Une vague de chaleur, c'est plusieurs milliers de morts", a averti lundi Mme Pannier-Runacher sur Sud Radio, en répétant que les employeurs devaient protéger leurs salariés, avec notamment des horaires adaptés. Un décret renforçant les obligations des entreprises en cas de canicule sera publié mardi.

Quelque 200 écoles publiques, sur 45.000, font l'objet d'une fermeture partielle ou totale jusqu'à jeudi, comme à Strasbourg ou Tours, quand d'autres ont émis des autorisations pour les parents de garder garder leurs enfants chez eux.

Cette 50e vague de chaleur nationale recensée depuis 1947, la 33e du 21e siècle, s'inscrit dans un contexte de changement climatique qui augmente l'intensité et la fréquence des canicules.

Dimanche, deux mesures ont témoigné du caractère inédit de cette canicule: la Méditerranée a enregistré sa température de surface la plus chaude pour un mois de juin, à 26,01°C en moyenne, selon le programme européen Copernicus. Et le Mont-Blanc, à 8.808 m d'altitude, "a dû enregistrer une température positive, à 1 ou 2°C, ce qui n'arrive qu'au coeur de l'été", explique à l'AFP Antoine Courteaud, prévisionniste et nivologue de Météo-France à Chamonix.

- Ozone -

Outre la santé des Français, elle impacte l'environnement: 26 départements sont lundi en vigilance pour la sécheresse, et 10 au niveau de crise, entraînant des restrictions importantes des usages.

Ce contexte est propice aux incendies: dans l'Aude, 400 hectares de forêt ont brûlé dans le massif des Corbières en raison d'un barbecue mal éteint. Plus de 600 pompiers ont dû être déployés pour maîtriser les flammes mais des risques de réactivation subsistent.

Une pollution de l'air est également en train de s'installer pour l'ozone, notamment en Auvergne-Rhône-Alpes ou sur les Bouches-du-Rhône et le Vaucluse. Des restrictions de circulation ont été décidées en Ile-de-France.

Face à la hausse de la température de la Garonne, qui assure son refroidissement, le seul réacteur actif de la centrale nucléaire de Golfech (Tarn-et-Garonne) a été mis à l'arrêt dimanche soir.

Cette vague de chaleur concerne tout le sud de l'Europe, de l'Italie au Portugal. L'Espagne a enregistré 46°C samedi, un record pour un mois de juin.

La cause de ce nouveau pic est un dôme de chaleur: un large et puissant anticyclone forme une sorte de couvercle qui bloque l'air en basses couches, empêchant l'entrée de perturbations tout en le réchauffant progressivement.

A.Singh--MT