

L'Institut Montaigne alerte sur le "marasme démographique" et la "stagnation de la productivité"
"Marasme démographique", "stagnation de la productivité", et "creusement de la dette publique": l'Institut Montaigne, cercle de réflexion libéral, dresse mercredi un bilan pessimiste de l'avenir de la France dans les quinze prochaines années, dans son rapport "France 2040: projections pour l'action politique".
La dégradation anticipée de ces trois indicateurs, en prolongeant l'évolution actuelle des courbes, vient à "obérer sérieusement les marges de manœuvre nationales", selon la synthèse du rapport.
Fruit de 18 mois de travail, l'étude vise à "mettre les politiques devant leurs responsabilités" et à "souligner le coût de l'inaction", selon Bruno Tertrais, coordinateur du rapport.
Les "tendances négatives" mises en évidence "se renforcent l'une l'autre", dit-il. Par exemple, "le vieillissement de la population et la baisse très forte de la natalité ne va pas arranger notre problème de productivité d'ici dix à quinze ans".
Selon le rapport, d'ici à 2040, "les 65 ans ou plus représenteront 26 à 28% de la population en 2040, portant le ratio de dépendance entre actifs et inactifs à environ 50%".
Or, "si on n'a pas un renversement de tendance à la baisse du nombre d'heures travaillées [...], nous risquerons d'entrer pour une très longue durée dans une économie qui sera structurellement atone du point de vue de la croissance", pour Bruno Tertrais.
L'Institut Montaigne estime que l'étude "en silo" des différentes problématiques - climat, éducation, santé, sécurité intérieure, aménagement du territoire, etc. - ne "fonctionne plus", et pointe "une accélération des dynamiques" et "une imbrication croissante" des thématiques.
Il faut ajouter à ce contexte de "double contrainte" des évolutions démographique et climatique dans les quinze prochaines années les difficultés habituelles de l'Etat "dans l'aménagement du territoire, la santé et l'école publique", et "un environnement international de plus en plus conflictuel", selon Bruno Tertrais.
"C'est là que (ces) travers traditionnels de la France posent encore plus problème qu'il y a 30 ans", insiste le coordinateur du rapport.
P.Prasad--MT