

Accord UE-USA: les Bourses mondiales profitent de la fin de l'incertitude
Les Bourses mondiales évoluent en hausse lundi, au lendemain de la conclusion d'un très attendu accord commercial entre les Etats-Unis et l'UE établissant à 15% les droits de douane américains sur les produits européens, éliminant une part d'incertitude sur les marchés.
Dans les premiers échanges, la Bourse de Paris prenait 0,87%, Francfort 0,44% et Milan 0,72%. Londres gagnait 0,25%.
Donald Trump et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen ont conclu dimanche en Ecosse un accord douanier prévoyant que les produits européens exportés aux Etats-Unis seront taxés à 15%.
Les Européens espèrent à ce prix éviter une escalade commerciale.
"Les investisseurs aiment la certitude, et ils viennent d'en recevoir une bonne dose", l'accord commercial tant attendu "désamorçant ainsi des mois de menaces croissantes", commente John Plassard, responsable de la stratégie d'investissement chez Cité Gestion Private Bank.
"Cet accord élimine la plus grande menace à court terme qui pesait sur les marchés. Et dans le contexte actuel cela suffit amplement pour faire progresser les indices" boursiers, estime-t-il.
Les exportateurs redoutaient l'instauration de taxes américaines de 30% dès le 1er août.
"L'échéance commerciale clé de cette semaine, le 1er août, est en train de devenir un non-événement", souligne Jim Reid, économiste à la Deutsche Bank.
En plus des droits de douane imposés aux produits européens, l'UE s'engage à 750 milliards de dollars d'achats d'énergie et à 600 milliards d'investissements supplémentaires aux Etats-Unis.
Les deux puissances ont aussi décidé de lever réciproquement leurs droits de douane sur certains produits stratégiques, dont les équipements aéronautiques, a ensuite précisé Ursula von der Leyen devant la presse.
"Ce n'est pas une désescalade - c'est une normalisation des droits de douane", tempère Stephen Innes, analyste chez SPI AM.
Pour certains, l'accord a un goût amer. "La messe ne doit pas être dite" a par exemple fustigé le ministre français délégué au Commerce extérieur, Laurent Saint-Martin, appelant à un "rééquilibrage" notamment dans les services.
En Asie, les Bourses profitent également de l'optimisme autour de l'accord commercial entre l'Union européenne et les Etats-Unis.
En Chine continentale, Shenzhen a gagné 0,37% et Shanghai 0,06%. A Hong Kong, l'indice Hang Seng prenait 0,53% dans les derniers échanges. Au Japon, la Bourse de Tokyo a, quant à elle, terminé sur une baisse de 1,10%.
L'attention se dirige désormais vers Pékin, les responsables chinois et leurs homologues américains devant se retrouver à partir de lundi à Stockholm, avec pour principal objectif de prolonger leur trêve commerciale qui doit prendre fin le 12 août.
En l'état, les produits chinois entrant aux Etats-Unis pourraient être taxés entre 10% et 50%.
"Les premiers rapports - pour l'instant uniquement issus de titres de presse chinois - suggèrent qu’une prolongation de 90 jours a été accordée", affirme Jim Reid.
La semaine sera également marquée par de nombreuses publication de résultats d'entreprises, d'indicateurs économiques mais aussi de décisions monétaires de banques centrales, dont celle de la Réserve fédérale américaine (Fed) attendue mercredi à l'issue d'une réunion de deux jours.
"La grande question est de savoir si suffisamment d'incertitudes se sont dissipées pour que la Fed donne une orientation plus claire pour septembre", estime M. Reid.
Le secteur automobile soulagé
Les constructeurs automobiles européens, pour lesquels les États-Unis sont un marché important, poussent un soupir de soulagement après l'annonce de l'accord.
A Paris, Stellantis prenait 3,75% vers 07H30 GMT, soit la plus forte hausse de l'indice vedette de la Bourse de Paris dans les premiers échanges. Renault, moins exposé au marché américain, s'inscrivait tout de même en hausse de 0,73%.
En Allemagne, Mercedes prenait 2,02%, Volkswagen 2,09%, Porsche montait de 1,70% et BMW gagnait 1,03%.
Les équipementiers automobiles français Forvia (+10,22%), Valeo (+5,01%) et OPMobility (+2,91%) grimpaient également. L'allemand Continental prenait 1,23%.
Les droits de douane "qui s'appliquent également aux produits automobiles, coûteront des milliards chaque année aux entreprises automobiles allemandes", a cependant déploré lundi Hildegard Mueller, présidente de la fédération des constructeurs automobiles allemands VDA.
E.Bansal--MT