

Des joueurs aux spectateurs, Wimbledon compose avec la chaleur
"Rosé dans une glacière" pour certains spectateurs, protocole fortes chaleurs pour les joueurs: comme le reste de l'Europe, Wimbledon tente de s'adapter aux près de 35 degrés Celsius attendus lundi pour le premier jour du tournoi.
"On se sent tout collant quand il fait chaud à Wimbledon", confie à l'AFP Sean Tipper.
Venu au All England Club en famille, ce patron de start-up de 31 ans a tout prévu: chapeaux, lunettes de soleil et même un mini-ventilateur.
"On a eu très chaud lors de notre dernière visite, donc cette fois on a emporté du rosé dans une glacière pour mieux tenir le choc", sourit-il.
Pour la directrice générale de Wimbledon Sally Bolton, "on n'a pas l'habitude de ce genre de températures mais on est parfaitement prêts".
Et à l'aube d'une quinzaine d'ordinaire réputée humide, "on est ravis qu'il fasse ensoleillé plutôt que pluvieux comme l'an dernier", s'est félicitée lundi la responsable lors d'un échange avec des journalistes.
Avec des températures qui pourraient atteindre jusqu'à 33 degrés Celsius lundi et 34 mardi, avant un rafraîchissement attendu en milieu de semaine, "nous autres Britanniques, on a l'impression d'étouffer", a souligné Sally Bolton.
Même si le mercure grimpera encore plus haut ailleurs en Europe, les autorités britanniques ont lancé dès vendredi midi et jusqu'à mercredi une alerte aux fortes chaleurs.
"Ma fille est enceinte de plusieurs mois et j'ai une hanche capricieuse" mais "si on doit suer, on suera", philosophe Cathy Butcher, une retraitée de 73 ans venue de Salisbury dans le sud de l'Angleterre.
Sa fille Helen Clark, une entrepreneuse installée à Whistable (sud-est), "espère juste une brise fraîche" et de beaux matches, glisse-t-elle à l'AFP.
En milieu de matinée, une file nombreuse se massait déjà aux abords de Wimbledon pour essayer d'obtenir une place en dernière minute pour les matches de la journée.
Plus tôt encore, sur la District Line du métro londonien qui mène au All England Club, des annonces sonores tentaient déjà de dissuader les spectateurs de se joindre à la "Queue".
Pour l'essentiel, l'attente se fait en effet sous le soleil et les quelques milliers de courageux venus dans l'espoir de décrocher un billet n'ont aucune garantie d'être récompensés de leur longue attente.
- "Déjà très chaud" en qualifications -
Principal espoir britannique à Wimbledon, Jack Draper (4e mondial) a eu besoin de temps pour s'accoutumer à jouer sous la chaleur.
Au Royaume-Uni, "on a l'habitude de jouer avec une météo atroce, il fait tellement froid", a-t-il souligné samedi en conférence de presse.
"Quand tu découvres la chaleur en jouant aux Etats-Unis, c'est très difficile de s'adapter immédiatement. Par le passé, je n'ai pas très bien géré ce paramètre", a poursuivi Draper.
Mais "un peu de chaleur convient bien à mon jeu", puisqu'elle a tendance à accélérer les échanges, juge le puissant gaucher et redoutable serveur de 23 ans.
Wimbledon applique pour ses joueurs un protocole fortes chaleurs, basé sur un "indice de stress thermique".
Si cet indicateur qui mêle température au sol, humidité et température de l'air dépasse les 30,1 degrés Celsius, les joueuses ont droit à une pause de dix minutes avant le troisième set éventuel.
Ce bref répit intervient entre la troisième et la quatrième manche éventuelle chez les messieurs.
L'indice de stress thermique est mesuré trois fois par jour: une demi-heure avant le début des matches à 10h30, puis à 14h00 et 17h00.
Issue des qualifications, la Française Diane Parry (118e mondiale) rappelle que pendant ses trois premiers tours de piste, "il avait déjà fait très, très chaud".
"J'ai pu m'habituer à jouer avec cette chaleur-là. Ce n'est pas comme si on passait de 15°C à 30°C (...) même si ça ne veut pas pour autant dire que ça sera simple" lundi au premier tour contre la Croate Petra Martic (138e), également passée par les qualifications pour gagner sa place dans le tableau final.
A.Sengupta--MT