

Iran: la canicule provoque pénuries d'eau, d'électricité et perturbe l'activité
Une vague de chaleur en Iran provoque des pénuries d'eau et d'électricité dans une grande partie du pays, au moment où les réservoirs d'eau sont mis à rude épreuve avec des niveaux anormalement bas, ont rapporté mardi des médias d'Etat.
Pays aride, l'Iran est régulièrement confronté à des épisodes de sécheresse et les étés y sont souvent chauds, augmentant mécaniquement la consommation d'électricité pour alimenter les climatisations.
Ce phénomène est amplifié cette année par des températures extrêmes: faute de pluies suffisantes, les barrages sont quasi à sec, entraînant coupures d'eau courante mais aussi d'électricité.
Mercredi, administrations et bâtiments publics seront fermés dans au moins 15 des 31 provinces que compte l'Iran, afin d'économiser l'eau et l'électricité. A Téhéran et sa région, les autorités ont décrété mercredi jour férié pour cette même raison.
La porte-parole du gouvernement, Fatemeh Mohajerani, a déclaré mardi que le gouvernement pourrait "prolonger" la mesure et mis en garde contre la "situation critique" pour l'approvisionnement en eau à Téhéran.
La société de gestion de l'eau de la capitale a appelé dimanche les habitants à réduire leur consommation d'"au moins 20%", afin d'atténuer la crise.
"Les barrages qui alimentent Téhéran en eau sont actuellement à leur plus bas niveau depuis un siècle", a-t-elle indiqué évoquant "la pire sécheresse depuis 60 ans" dans la capitale iranienne.
Des habitants ont rapporté mardi des coupures d'eau dans certains quartiers de Téhéran.
- "Crise de l'eau" -
"Nous n'avons pas d'eau depuis 10 jours", déclare à l'AFP Mme Moïni, une femme au foyer de 52 ans qui n'a pas souhaité donner son nom complet.
"Notre vie s'est effondrée" à cause de la canicule, ajoute Mme Moïni.
"Les gens ne peuvent pas vaquer à leurs occupations habituelles (...) ils sont contraints de rester davantage à la maison et la productivité au travail baisse", relève pour sa part Mehdi Zandi, un technicien de 42 ans.
L'agence de presse Fars a diffusé des images de sacs d'eau potable prêts à être distribués à la population en cas de nécessité.
La crise de l'eau fait mardi la une de nombreux journaux en Iran. "Barrages à moitié hors-service" titre notamment le quotidien Shargh.
"La crise de l'eau est plus grave que ce dont on parle aujourd'hui", a mis en garde le président iranien, Massoud Pezeshkian, appelant dimanche ses compatriotes à "réfléchir à la consommation excessive" d'eau.
- Pannes moteur -
L'Iran est confronté à la semaine la plus chaude de l'année avec des températures qui dépassent localement les 50°C, selon la météo nationale.
Dans le sud de l'Iran, la localité de Shabankareh a ainsi enregistré lundi 53°C.
A Téhéran, des automobilistes ont été contraints de s'arrêter pour refroidir leur moteur par plus de 40°C, a constaté l'AFP.
Les températures extrêmes, qui ont débuté vendredi, devraient s'atténuer à partir de jeudi, a indiqué la télévision d'Etat.
Les services météo mettent en garde contre l'augmentation en journée des niveaux d'ultraviolets, dangereux pour la santé.
En juillet dernier, le gouvernement avait déjà ordonné la fermeture des banques et des administrations en raison de fortes chaleurs.
La consommation d'électricité avait par ailleurs atteint un niveau record avec plus de 79.000 mégawatts.
N.Mukherjee--MT