

Israël annonce la mort de Mohammed Sinouar, chef présumé du Hamas à Gaza
Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a affirmé mercredi qu'Israël avait tué Mohammed Sinouar, considéré comme le chef du Hamas dans le territoire palestinien dévasté par 19 mois de guerre.
"Nous avons chassé les terroristes de notre territoire, pénétré de force dans la bande de Gaza, éliminé des dizaines de milliers de terroristes, éliminé (...) Mohammed Sinouar", a-t-il déclaré lors d'une session au Parlement.
Selon des médias israéliens, une frappe de l'armée menée le 13 mai à Khan Younès, dans le sud de Gaza, avait visé Mohammed Sinouar, frère de Yahya Sinouar, l'ex-chef suprême du Hamas lui même tué à Gaza en octobre 2024 et dépeint comme le principal architecte de l'attaque sans précédent du Hamas contre Israël du 7 octobre 2023, qui a déclenché la guerre à Gaza.
Selon les experts du mouvement islamiste, Mohammed Sinouar dirigeait la branche armée du Hamas, les Brigades al-Qassam, considérées, au même titre que le mouvement politique, comme une organisation terroriste par les Etats-Unis et l'Union européenne notamment.
- "Indigne et dangereux" -
L'annonce intervient après qu'un haut responsable de l'ONU a jugé indigne le nouveau système d'aide mis en place par Israël dans le territoire palestinien, après une distribution chaotique ayant fait 47 blessés la veille.
L'armée israélienne a démenti mercredi avoir ouvert le feu sur la foule en marge de cette distribution à Rafah (sud), dans un nouveau centre tenu par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une société privée créée avec le soutien d'Israël et des Etats-Unis.
"Environ 47 personnes ont été blessées", "la plupart par balles", et "les tirs provenaient de l'armée israélienne", a affirmé mercredi Ajith Sunghay, chef du Bureau du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'Homme dans les Territoires palestiniens occupés.
L'armée israélienne a elle fait état de "tirs de sommation en l'air" effectués par ses soldats "dans la zone à l'extérieur" du centre géré par la GHF, "en aucun cas vers les gens".
La GHF a également démenti tout tir en direction de la foule, indiquant avoir ouvert un nouveau site de distribution qui a fonctionné "sans incident". L'organisation se targue d'avoir acheminé huit camions d'aide et distribué plus de 840.000 repas mercredi.
"C'était chaotique, indigne et dangereux", a commenté le responsable de l'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), Philippe Lazzarini.
Ce responsable - dont l'agence est accusée par Israël d'être une "organisation terroriste" liée au Hamas - a qualifié de "distraction par rapport aux atrocités" le nouveau modèle promu par Israël et les Etats-Unis consistant à déléguer la distribution d'aide à une société privée.
Les Palestiniens de Gaza méritent "plus que de survivre", a lancé pour sa part Sigrid Kaag, l'émissaire de l'ONU pour le Proche-Orient devant le Conseil de sécurité.
Israël a partiellement levé la semaine dernière le blocus total de l'aide imposé à la bande de Gaza depuis le 2 mars, officiellement pour contraindre le Hamas à relâcher ses derniers otages. Depuis, Israël a dit avoir autorisé le passage de plusieurs centaines de camions humanitaires à entrer.
La guerre déclenchée par le Hamas est entrée mercredi dans son 600e jour sans espoir apparent dans l'immédiat de trêve ni de libération des otages détenus depuis le 7-Octobre.
- Soutien aux otages -
Sur le terrain, la Défense civile a fait état de 16 eprsonnes tuées par des frappes israéliennes mercredi.
A l'appel du Forum des familles, principale organisation israélienne plaidant pour un cessez-le-feu et la libération des otages, des centaines de personnes se sont réunis à des carrefours en Israël à 06h29 (03h29 GMT), heure du début de l'attaque du Hamas.
Des pancartes portant le chiffre 600 ont été placées le long des routes et des manifestants ont bloqué la principale autoroute urbaine de Tel-Aviv.
"Je veux que vous sachiez que lorsqu'Israël torpille des accords, il le fait au détriment des otages. Leurs conditions s'aggravent immédiatement, la nourriture diminue, la pression augmente et les bombardements et les actions militaires ne les sauvent pas, ils mettent leur vie en danger", a dit l'ancienne otage Arbel Yehud, lors d'une conférence de presse à Tel-Aviv.
L'attaque du 7 octobre a entraîné la mort de 1.218 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles. Sur 251 personnes alors enlevées, 57 restent retenues à Gaza, dont au moins 34 mortes, selon les autorités israéliennes.
Plus de 54.084 Palestiniens, majoritairement des civils, ont été tués par la campagne de représailles israéliennes, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.
W.Thakur--MT