Madras Times - A Paris, une marche des fiertés remontée "contre l'internationale réactionnaire"

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A Paris, une marche des fiertés remontée "contre l'internationale réactionnaire"
A Paris, une marche des fiertés remontée "contre l'internationale réactionnaire" / Photo: Julie SEBADELHA - AFP

A Paris, une marche des fiertés remontée "contre l'internationale réactionnaire"

En écho à des inquiétudes grandissantes pour les droits des personnes LGBT+ à Washington ou Budapest, la Marche des fiertés parisienne a fait entendre sa voix samedi contre ""l'internationale réactionnaire".

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Si les chars bariolés, les maquillages inventifs et les tenues colorées rappellent le caractère convivial de ce défilé annuel, parti du Louvre vers Nation par une température caniculaire, les organisateurs avaient moins le cœur à la fête lors de leur prise de parole initiale.

"Nous sommes dans un contexte menaçant, politiquement terrible. Pour la première fois depuis des années nos droits sont réellement en danger", a affirmé au micro la présidente de SOS Homophobie, Julia Torlet, micro à la main.

"Il est nécessaire de nous rassembler, tous, lesbiennes, queers, intersexe, trans, gay...", a-t-elle ajouté.

"Le danger est là. Une internationale réactionnaire arrive sous nos yeux, aux Etats-Unis, en Hongrie, en Italie, en Russie", a lancé le représentant de l'association Aides, mot d'ordre "contre l'internationale réactionnaire, queers de tous les pays, unissons-nous" également repris sur la banderole en tête de ce cortège de milliers de participants, coloré de drapeaux arc-en-ciel, de ballons dorés et de pancartes revendicatives explicites: "Mon clito déteste les fachos".

Au-delà des thématiques de cette année (migrants, personnes transgenres, santé), la marche parisienne a été rattrapée par des tensions liées au contexte international - déclarations de Donald Trump aux Etats-Unis, interdiction de la "Pride" à Budapest. Tensions liées aussi à une affiche jugée trop clivante par certains ou la venue non souhaitée par les organisateurs d'un collectif identitaire, Eros, se présentant comme un organe de lutte "contre les dérives idéologiques woke et LGBT".

"Le contexte est difficile, car il y a une remontée de la transphobie au niveau international. On tente d’interdire, la marche à Budapest, un collectif d'extrême droite tente de manifester avec nous à Paris", déplore ainsi auprès de l'AFP "Vivi" Strobel, porte-parole de l'association Bi'Cause.

- "Ça fait peur" -

Une quinzaine de membres de ce collectif Eros se sont rassemblés à l'écart du cortège, a constaté une journaliste de l'AFPTV. Plusieurs dizaines de forces de l'ordre étaient positionnées pour empêcher tout contact avec la marche.

"Notre présence n'est pas la bienvenue, mais c'est une marche de la fierté. Nous, on est fiers d'être homosexuels et fiers d'être Français", a indiqué à la presse le responsable de ce groupe, Yohan Pawer, ex-candidat du parti d'Eric Zemmour.

En Hongrie, la marche des fiertés de Budapest a été interdite par la police, mais elle se tient tout de même, également samedi.

Aux Etats-Unis, c'est l'offensive de Donald Trump contre les programmes de promotion de la diversité qui inquiète notamment Romaric, 40 ans, crois aux côtés de son compagnon Florent, 38 ans: "C'est un acte militant de venir quand on voit ce qui se passe dans le monde, aux USA. Perdre les droits pour lesquels on s'est battu pendant des années, ça fait peur", dit-il.

Piyie, 18 ans, venue manifester avec un groupe d'amies juge pour sa part "important de montrer qu'il peut y avoir une manifestation politique pour des causes importantes dans une ambiance de fête".

La marche parisienne organisée par l'Inter-LGBT, qui comprend une cinquantaine d'associations membres, devait se terminer en musique avec une scène où se produiront des artistes pendant plusieurs heures.

Les marches des fiertés sont organisées localement par des associations partout en France, souvent en juin, en lien avec les émeutes de Stonewall, mobilisation fondatrice du mouvement LGBT+, qui ont éclaté dans la nuit du 27 au 28 juin 1969, à New York.

F.Patel--MT