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Babis, vainqueur des législatives tchèques, plaide sa loyauté à l'Europe
Babis, vainqueur des législatives tchèques, plaide sa loyauté à l'Europe / Photo: Michal Cizek - AFP/Archives

Babis, vainqueur des législatives tchèques, plaide sa loyauté à l'Europe

Le milliardaire Andrej Babis, dont le parti est arrivé en tête des législatives tchèques, a voulu rassurer sur ses sentiments pro-européens, à l'issue d'un entretien avec le président Petr Pavel dimanche matin pour entamer des discussions sur un futur gouvernement.

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"Nous avons discuté des résultats des élections et de notre image au sein de l'OTAN et de l'UE. Je vois des informations négatives circuler à l'étranger et je pense que ce n'est pas juste", a déclaré l'ancien Premier ministre de 2017 et 2021, affirmant vouloir que "l'Europe fonctionne bien".

"Nous sommes clairement pro-européens et pro-Otan", avait déjà affirmé samedi soir, après l'annonce de sa victoire, l'homme d'affaires de 71 ans, autoproclamé trumpiste et qui veut réduire l'aide à l'Ukraine.

Avec 34,51% des voix, soit 80 sièges sur 200 au Parlement selon les résultats définitifs, son parti Ano ne dispose pas de la majorité.

Il a cependant annoncé vouloir gouverner seul le pays d'Europe centrale de 10,9 millions d'habitants, membre de l'Otan et de l'Union européenne.

Il devrait pouvoir compter sur le soutien du parti d'extrême droite SPD, qui a obtenu 7,8% des voix (15 sièges), et du parti de droite "La Voix des automobilistes" (6,8%, 13 sièges).

"Nous avons 108 sièges avec les Automobilistes et le SPD, soit la même position de départ que le gouvernement actuel. Ce n'est pas notre préférence, mais c'est ce qui est possible", a ajouté M. Babis dimanche.

M. Babis a fait campagne sur la promesse d'augmenter les prestations sociales et de réduire l'aide apportée à l'Ukraine, pour faire passer les Tchèques d'abord.

Interrogé dans la soirée par le média public ukrainien Suspilne, M. Babis a toutefois assuré que Prague ne remettrait pas complètement en cause son soutien à Kiev.

"Nous aidons l'Ukraine via l'UE qui aide l'Ukraine (...) et c'est la façon dont nous allons continuer à aider", a-t-il déclaré.

Il a par ailleurs estimé que l'Ukraine n'était "pas prête pour l'UE", ajoutant: "Nous devons d'abord mettre fin à la guerre".

Selon les observateurs, son retour au pouvoir pourrait signifier un rapprochement avec la Hongrie et la Slovaquie, qui ont refusé toute aide militaire à l'Ukraine et entravent les sanctions contre la Russie.

M. Babis a cofondé avec Viktor Orban le groupe parlementaire eurosceptique "Patriotes pour l'Europe", et le Premier ministre hongrois l'a très vite félicité sur X samedi, saluant "une bonne nouvelle pour l'Europe".

- "Le SPD, la clé" -

Alors que son allié le SPD réclame un référendum sur la sortie de l'Union européenne, M. Babis a catégoriquement rejeté cette idée.

"Je pense que le SPD (...) sera un acteur clé", déclare Otto Eibl, un analyste de l'Université Masaryk de Brno, à l'AFP. "Nous verrons s'il se satisfait de rester en dehors du gouvernement, tout en exerçant une certaine influence sur sa politique".

Josef Mlejnek, analyste à l'Université Charles de Prague, ne s'attend pas à "un changement fondamental" dans la politique étrangère tchèque sous M. Babis, qui a des intérêts commerciaux en Europe occidentale.

Le président Petr Pavel, un ancien chef des forces de l'Otan résolument pro-européen, doit donner une conférence de presse à 16H00 (14H00 GMT), après un entretien notamment avec le chef du gouvernement de centre-droit sortant Petr Fiala (dont le parti Ensemble a récolté 23,4% des suffrages (52 sièges). Son allié libéral Stan est lui troisième (11,2%, 22 sièges).

En début de semaine, M. Pavel avait reçu M. Babis pour évoquer les risques de conflit d'intérêts avec ses activités d'homme d'affaires.

Ce dernier a affirmé dimanche avoir remis au président "des documents, après avoir promis de fournir "une solution qui sera conforme aux lois tchèques et européennes".

Le milliardaire, 7ème fortune du pays selon Forbes avec 3,9 milliards de dollars, a par le passé été accusé de confondre ses intérêts personnels avec ceux du pays. A la tête d'un conglomérat chimique et alimentaire, il doit être jugé pour fraude aux subventions européennes.

N.Bhat--MT