

Fragilisée, Ursula von der Leyen face au vote des eurodéputés
Les eurodéputés se prononcent jeudi midi sur deux motions de censure visant Ursula von der Leyen, sans menace réelle pour la présidente de la Commission européenne, mais signe de crispations au sein du Parlement européen.
Ces motions déposées par l'extrême droite et la gauche radicale n'ont quasiment aucune chance de la faire tomber.
Elles reflètent cependant une défiance envers la présidente de la Commission et testent la solidité de sa coalition entre sociaux-démocrates, centre (Renew) et la droite (PPE).
Une première tentative de censure venue de l'extrême droite avait été largement repoussée en juillet mais cela avait été l'occasion pour le camp dit pro-européen d'exprimer une série de critiques.
Depuis, "on ne peut pas dire qu'on ait réellement fait de progrès dans ce Parlement. La majorité pro-européenne qui vous a élue fonctionne mal, toujours aussi mal", a déploré la cheffe des centristes Valérie Hayer lors d'un débat lundi dans l'hémicycle.
La gauche et le centre reprochent à Ursula von der Leyen, et plus largement à la droite dont elle est issue, de cultiver l'ambiguïté avec l'extrême droite et de détricoter les lois environnementales.
"Vous devez choisir entre vos alliés et ceux qui ne sont pas nos amis", lui a lancé la présidente des sociaux-démocrates Iratxe Garcia.
"Inaction"
Malgré ces critiques, sociaux-démocrates et centristes n'ont pas l'intention de renverser Ursula von der Leyen.
Quant à la droite, elle soutiendra la présidente de la Commission.
De leur côté, les Français Jordan Bardella, président de l'eurogroupe des Patriotes (extrême droite) et Manon Aubry, coprésidente de l'eurogroupe de gauche radicale GUE/NGL, ont exhorté Ursula von der Leyen à partir.
Manon Aubry l'a accusée d' "inaction" face au "génocide" à Gaza tandis que Jordan Bardella a dénoncé une "fuite en avant migratoire" de l'UE et une "reddition commerciale" dans l'accord commercial avec Donald Trump.
"Je sais que certains d'entre vous hésitent encore sur la manière de voter cette semaine", a déclaré lundi Ursula von der Leyen, se montrant plus conciliante qu'en juillet, lorsqu'elle avait taxé les initiateurs de la motion de censure "d'extrémistes", "antivaccins" et admirateurs "de Poutine".
Appelant à l'unité, elle a averti que toute division serait "exploitée" par les adversaires de l'Union européenne, mentionnant la Russie.
Le Parlement européen n'a encore jamais renversé une Commission.
Avec un cas particulier en 1999: avant un vote perdu d'avance, la Commission européenne de l'époque, présidée par le Luxembourgeois Jacques Santer, avait démissionné à la suite d'un rapport accablant sur sa "lourde responsabilité" dans des affaires de fraude.
E.Mehta--MT