Madras Times - Sous pression, le ministre américain de la Santé vaccinosceptique soutenu par Trump

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Sous pression, le ministre américain de la Santé vaccinosceptique soutenu par Trump
Sous pression, le ministre américain de la Santé vaccinosceptique soutenu par Trump / Photo: Alex WROBLEWSKI - AFP

Sous pression, le ministre américain de la Santé vaccinosceptique soutenu par Trump

Donald Trump à apporté jeudi son soutien à son ministre de la Santé aux "idées un peu différentes", après que ce dernier a dû défendre âprement ses mesures décriées contre les vaccins, au moment où scientifiques et opposants appellent à sa démission.

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Le ministre Robert Kennedy Jr. est "quelqu'un de très bien", a déclaré le président américain lors d'un événement à la Maison Blanche. "Il veut bien faire et il a des idées un peu différentes", a-t-il dit, ajoutant qu'il l'appréciait.

"Si vous regardez ce qui se passe dans le monde en matière de santé, mais aussi dans notre pays (...) J'aime le fait qu'il soit différent", a conclu Donald Trump.

Plus tôt jeudi, Robert Kennedy Jr. avait été auditionné au Sénat. "Je ne retire les vaccins à personne", a tempêté le ministre contesté pour ses positions antivaccins.

L'audition houleuse a rapidement dégénéré en affrontement verbal avec les démocrates, qui l'ont accusé d'avoir menti en promettant de respecter la science et de maintenir l'accès des Américains aux vaccins.

- "Dans l'intérêt du pays" -

"Quand avez-vous donc menti, Monsieur: lorsque vous avez déclaré devant cette commission que vous n'étiez pas antivax, ou lorsque vous avez déclaré aux Américains qu'il n'existait aucun vaccin sûr et efficace?", l'a attaqué la sénatrice démocrate Tina Smith.

D'autres parlementaires de gauche, comme Ron Wyden, sont eux allés jusqu'à demander son départ: "il est dans l'intérêt du pays que Robert Kennedy Jr. démissionne, et s'il ne le fait pas, Donald Trump doit le licencier", a-t-il tonné.

La veille, plus d'un millier d'employés actuels et passés du ministère l'avaient appelé à quitter ses fonctions dans une lettre ouverte, estimant qu'il mettait "en danger" la population.

Niant en bloc ces accusations, le ministre a accusé les démocrates d'"inventer des choses pour effrayer les gens" et d'être aux mains de l'industrie pharmaceutique.

En quelques mois, "RFK Jr." a amorcé une profonde refonte des agences sanitaires et de la politique vaccinale américaines, limogeant des experts réputés, restreignant l'accès aux vaccins contre le Covid-19 ou supprimant des fonds au développement de nouveaux vaccins.

Ces mesures indignent de nombreux experts et institutions médicales, et inquiètent jusque dans les rangs du camp présidentiel. Sur un ton certes plus amical, plusieurs sénateurs républicains ont aussi interrogé le ministre sur sa politique vaccinale.

L'audition survenait quelques jours après le renvoi de la directrice des Centres pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC).

- "Nouvelle direction audacieuse" -

L'ancienne cheffe de la principale agence sanitaire du pays avait assuré par le biais de ses avocats avoir été poussée dehors à la suite notamment de son refus de valider "des directives non scientifiques et dangereuses".

Ce qu'a démenti "RFK Jr.", offrant jeudi une justification plutôt surprenante: "je lui ai dit qu'elle devait démissionner parce que quand je lui ai demandé +Etes-vous une personne digne de confiance?+, elle a répondu +non+", a-t-il assuré.

Il a aussi insisté sur le "besoin d'une nouvelle direction audacieuse" et "compétente" à la tête des CDC, dont il a fustigé la gestion "désastreuse" du Covid-19.

Ancien avocat respecté en droit de l'environnement, Robert Kennedy Jr. a relayé des années durant de nombreuses théories du complot et fausses informations sur les vaccins.

Nombre d'experts craignent que la population ne perde confiance dans les vaccins, ce qui pourrait se traduire par un retour de maladies contagieuses disparues, comme la rougeole, qui a fait plusieurs morts aux Etats-Unis en 2025.

Les vaccins sont au coeur d'un bras de fer politique. La Floride, Etat républicain, a annoncé cette semaine vouloir supprimer toutes les obligations vaccinales tandis que plusieurs Etats démocrates, Californie en tête, veulent s'allier pour faire face aux politiques vaccinosceptiques.

H.Kaur--MT