Madras Times - Dauphiné: Pogacar c'est qui ? A Brioude, on fête Bardet

Euronext
AEX 0.01% 938.69
BEL20 -0.54% 4531.38
PX1 0.17% 7817.43
ISEQ 0.1% 11730.85
OSEBX 0.4% 1607.34 kr
PSI20 -0.4% 7465.05
ENTEC -0.41% 1416.23
BIOTK -0.87% 2632.93
N150 0.01% 3620.72
Dauphiné: Pogacar c'est qui ? A Brioude, on fête Bardet
Dauphiné: Pogacar c'est qui ? A Brioude, on fête Bardet / Photo: Anne-Christine POUJOULAT - AFP

Dauphiné: Pogacar c'est qui ? A Brioude, on fête Bardet

"Ro-main, Ro-main". Les écoliers de CP de Brioude s'époumonent depuis de longues minutes lorsque s'ouvrent enfin les portes du bus de l'équipe Picnic et qu'apparaît l'enfant de la ville, Romain Bardet, "monument du cyclisme" sur le départ.

Taille du texte:

"Bonjour", glisse dans un sourire timide le grimpeur auvergnat avant d'aller signer des autographes et récolter des dizaines de dessins d'enfants sous les yeux de sa famille et de ses amis.

Le Critérium du Dauphiné, la dernière course de la carrière du deuxième du Tour de France 2016, a fait étape mardi à Brioude, sa ville natale en Haute-Loire, et l'accueil a été triomphal, avec un zeste de pudeur, à son image.

"C'est un super moment je ne pouvais pas rêver mieux pour ma dernière course, ici où tout a commencé, j'étais au collège là, à 500 m au-dessus", explique le coureur de 34 ans, entouré des jeunes coureurs du VSB Brivadois, son club de toujours.

Encadrés par son père Philippe, ils ne vont pas tarder à s'élancer de la ligne de départ quelques minutes avant le "vrai" peloton.

En attendant, ils sont des dizaines à attendre devant le bus bleu nuit de l'équipe Picnic, certains armés de pancartes.

Il y a là les amis, les écoliers, les supporters de toujours et Mikaël Cherel, son fidèle coéquipier et ami des années AG2R, lui-même retraité depuis un an et demi, venu avec son fils à qui il a fait sauter un jour d'école, "mais c'est pour la bonne cause".

- "Nostalgie, émotion et fierté" -

Christiane, la mère de Bardet, attend elle aussi devant le bus. "Je suis très contente parce que les gens sont heureux, c'est une belle journée pour le vélo et pour la ville de Brioude. On va faire une petite fête à la maison tout à l'heure", confie-t-elle.

En réalité, elle est surtout soulagée de bientôt ne plus avoir à "trembler". "Il y a beaucoup de chutes, beaucoup de fractures. C'est un métier tellement difficile, ingrat. Il y a plus de déceptions que de joies. Lui-même est content d'arrêter parce que maintenant ça lui pèse aussi", ajoute-t-elle, alors que, dans son dos, les écoliers tapent dans les mains des motards de la Garde républicaine.

Sanglé dans un cuissard de l'équipe DSM, l'ancien nom de l'équipe de Bardet, Christophe Delair s'apprête à partir se positionner dans la première côte du jour. Il a créé l'école de vélo à Brioude "au moment où Romain avait 10 ans, donc je l'ai eu au tout début".

Il éprouve "de la nostalgie un peu, de l'émotion évidemment et puis de la fierté pour ce qu'il a représenté pour le vélo et le sport de manière générale parce que c'est un exemple de combativité, de courage, d'abnégation, de valeurs sportives fortes".

"D'autant que dans le vélo on a connu des années très sombres quand Romain était enfant avec un pseudo coureur américain dont je préfère taire le nom", développe-t-il en référence à Lance Armstrong et au dopage.

- "Un grand monsieur" -

"Romain a montré un vélo tout à fait à l'opposé en étant vraiment hyper rigoureux tout en cultivant une certaine discrétion. C'est notre tempérament ici. Il aura été un très bel ambassadeur de Brioude et va continuer à l'être."

"Il a placé notre ville sur la carte de France", abonde l'ancien marie, Jean-Jacques Foucher, dans le journal local, l'Eveil de la Haute-Loire, qui a consacré pas moins de 21 pages à l'enfant du pays dans son édition de mardi.

Dans le peloton aussi, les éloges pleuvaient. "C'est quelqu'un que j'admire. Il a fait tellement de grandes choses dans le cyclisme. Depuis que j'ai allumé la télé, il est là", confie le jeune Paul Seixas, 18 ans.

"C'est un grand monsieur qui quitte le peloton", ajoute le champion olympique sur piste Benjamin Thomas. "Un monument du cyclisme français", selon le coureur Guillaume Martin.

Au milieu de toute cette effervescence, les Pogacar ou Vingegaard, occupés à slalomer entre les bambins pour se rendre au départ, passeraient presque inaperçus.

Mardi, le héros à Brioude était Romain Bardet et personne d'autre.

J.Srivastava--MT