

Mondiaux de judo: après son échec aux Jeux, Dicko veut prendre sa "revanche sur Paris"
Seulement médaillée de bronze aux JO de Paris alors qu'elle ne rêvait que de l'or, la judoka Romane Dicko espère prendre sa revanche jeudi en allant chercher à Budapest un deuxième titre mondial et ouvrir une nouvelle page vers les JO-2028 à Los Angeles.
Q: Que représentent ces Championnats du monde dans l'après-JO de Paris et dans la préparation de ceux de Los Angeles?
R: "Ils veulent dire beaucoup. Déjà, c'est le rebond par rapport aux Jeux de Paris où je ne finis qu'avec la médaille de bronze. Et puis L.A. arrive vite, c'est le début de l'Olympiade, donc j'espère me montrer à moi-même que Paris est derrière moi, que j'avance vers L.A. Et la première grosse étape forcément ce sont les Mondiaux. J'ai déjà un titre donc je sais que je suis capable de le faire, et j'ai envie de prendre ma revanche sur Paris."
Q: Votre cinquième titre européen décroché fin avril n'a donc pas suffi à tourner la page des Jeux?
R: "C'était une première étape, mais les +Europe+, c'est un peu mon terrain. J'y suis invaincue, je connais les filles, je suis à l'aise. Les +Monde+, c'est plus compliqué. Je ne les ai faits que deux fois et je n'ai qu'un seul titre, donc ça montre bien que sur le plan mondial, il y a des choses encore à faire. Il faut encore que j'aille chercher plus loin dans mes retranchements, plus loin dans ma tête. Donc les +Europe+ c'était la première ligne, mais pour écrire un beau chapitre pour L.A. il me faut les +Monde+."
Q: En 2022, vous aviez décroché votre premier et à ce jour seul titre mondial. En quoi avez-vous évolué depuis?
R: "En 2022, j'étais plus jeune, je ne me rendais pas encore compte de ce que je pouvais faire. Depuis, j'ai fait beaucoup de choses, j'ai gagné une nouvelle médaille olympique et je pense vraiment m'être améliorée au niveau de mon judo. Je suis plus consciente de ce que je fais sur le tapis et je suis une athlète plus accomplie."
Q: Auriez-vous envie d'affronter la Brésilienne Beatriz Souza, celle qui vous a battue aux Jeux? La battre est-il une motivation?
R: "Oui et non. Il y a tellement d'autres filles. Souza est championne olympique en titre mais ce n'est pas une rivale particulière dans ces championnats. Une compétition de judo est tellement imprévisible, on ne sait pas qui va arriver au bout, le tableau peut s'ouvrir, se fermer. Forcément si je prends Souza en finale, ce serait beau, ce serait la revanche de Paris et la revanche aussi des Mondiaux que j'ai gagnés contre elle en 2022. Pour l'histoire ce serait très beau mais il y a plein de filles à battre."
R: Vous avez dit récemment devoir aller plus loin dans la douleur, dans le mental. Cela veut-il dire que vous avez connu des moments où vous n'êtes pas allée au maximum?
R: "Je ne pense pas ne pas être allée au maximum, mais j'ai du mal à comprendre comment je peux battre les mêmes filles en grand slam mais pas aux Mondiaux ni aux Jeux. Je n'avais jamais perdu contre Souza avant les Jeux. Donc c'est bien qu'il y a quelque chose qui se passe. Le physique ne change pas d'une compétition à l'autre donc il y a peut-être quelque chose mentalement. Il y a peut-être un levier à aller chercher. Après, c'est un parcours quotidien, il faut toujours chercher ce qui va, ce qui ne va pas. Parfois c'est technique, parfois c'est tactique, parfois, c'est dans la tête. En tout cas je vais arriver prête, je suis prête et j'espère que ça va passer cette fois-ci."
Propos recueillis lors d'un point-presse
W.Srinivasan--MT