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Tour de France: l'échappée qu'il ne fallait pas rater
Tour de France: l'échappée qu'il ne fallait pas rater / Photo: Loic VENANCE - AFP

Tour de France: l'échappée qu'il ne fallait pas rater

Toutes les conditions étaient réunies pour qu'une échappée aille au bout pour la première fois dans ce Tour de France jeudi sur les routes escarpées de Normandie, mais les places pour y figurer étaient chères, preuve de la rareté accrue de ces coups gagnants.

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"J'espère qu'aujourd'hui on nous laissera un peu de marge de manœuvre, même si on sait bien qu'il est de plus en plus rare que les échappées aboutissent sur le Tour", avait prévenu le vainqueur du jour Ben Healy, le matin même, avant d'aller décrocher sa première victoire sur la Grande Boucle.

Avec l'écart important glané lors du contre-la-montre la veille par le maillot jaune et grand favori Tadej Pogacar au classement général et un parcours évitant soigneusement toutes les zones plates de ce coin de Normandie, la journée semblait toute indiquée pour qu'un baroudeur s'impose au bout d'une échappée au long cours.

Le Slovène, rassasié par un début de Tour parfait et enclin à se débarrasser de ses maillots distinctifs coûteux en récupération après l'étape avait laissé entrevoir une ouverture.

- "deux heures à sortir" -

De son côté, l'autre homme fort de ces premiers jours, Mathieu van der Poel, avait déjà décroché son étape et semblait plutôt viser celle de vendredi et son final à Mûr-de-Bretagne, où le Néerlandais l'avait emporté en 2021.

De la place, donc, et des prétendants innombrables, après moins d'une semaine de course et un chrono potentiellement réalisé en dilettante mercredi.

Avant le départ, Romain Grégoire, le puncheur de la Groupama-FDJ, rejoignait d'ailleurs l'avis de Healy et voyait dans les 201 km vallonnés serpentant entre Bayeux et Vire "l'étape qui a le plus de chances d'aller au bout pour une échappée cette semaine".

"Tout le monde, ce matin, dans tous les bus, est en train de se dire qu'aujourd'hui, il faut qu'on soit dans le coup qui sort, et il va peut-être mettre deux heures à sortir", a prédit ce matin Marc Madiot, le manager de Grégoire.

Et l'ancien double vainqueur de Paris-Roubaix avait vu juste. L'étape est partie sur un rythme délirant, avec une première heure supersonique, à plus de 49 km/h de moyenne. Avec une mise en bouche parcourue à toute vitesse en direction du sprint intermédiaire, situé après seulement 22 kilomètres, "on a fait 20 bornes comme si c'était une arrivée", soufflait le coureur de TotalEnergies Jordan Jegat après la course.

Une fois les équipes de sprinteurs misent au chômage technique par les 3.550 m de dénivelé positif qui attendaient le peloton dans la "Suisse normande", la course s'est encore plus emballée.

Les coups à l'avant se sont multipliées, témoignant de la volonté d'une immense majorité des équipes de se glisser dans ce qui se profilait comme la première bonne échappée du Tour, y compris Van der Poel, présent à l'avant toute la journée et de nouveau en jaune jeudi soir.

Cette envie commune a aussi été accrue par des perspectives moins réjouissantes pour les baroudeurs: une arrivée groupée avec les favoris pourrait bien avoir lieu à Mûr-de-Bretagne, avant deux journées réservées aux sprinteurs à Laval samedi et à Châteauroux dimanche.

- "à la pédale" -

Comme le reste du peloton, les Français ont tenté leur chance, à l'instar de Valentin Madouas ou Guillaume Martin-Guyonnet, sur ses terres, missionnés par leur équipe pour trouver l'ouverture.

"On est tous les deux rentrés à contre-temps à moins de 10 secondes, ce sont des petits détails qui font qu'aujourd'hui, la réussite n'était pas parmi nous", a expliqué Madouas.

De nombreux coureurs s'y sont essayés, comme Wout Van Aert, finalement lâché après avoir été repris, ou le meilleur français au général Kévin Vauquelin (4e à 1:00), qui n'a pas bénéficié d'un bon de sortie de la part des grosses écuries.

Un groupe de huit éléments a finalement réussi à se détacher. "Les huit qui étaient là, c'était vraiment des coureurs de qualité, ça s'est joué à la pédale", résume le Colombien Harold Tejada, présent dans l'échappée et septième à l'arrivée, 3 min 52 après Ben Healy, l'élu du jour parmi les nombreux prétendants.

E.Bansal--MT