

Euro-2025 féminin: ces Azzurre qui redonnent des couleurs au foot italien
Pour la première fois depuis 2013, l'Italie participe mercredi face à la Norvège aux quarts de finale d'un Euro féminin et fait oublier les déboires de sa Nazionale, absente de deux dernières Coupes du monde.
Les tifosi des Azzurri broient du noir: quadruple championne du monde, l'Italie n'a plus participé à un Mondial depuis 2014 et a compromis ses chances de participer à la Coupe du monde 2026 avec une déroute en Norvège qui a coûté son poste à Luciano Spalletti.
Les Espoirs n'ont pas relevé le niveau et ont chuté le mois dernier dès les quarts de finale de leur Euro.
Mais grâce à ses Azzurre, ses Bleues, le calcio reprend des couleurs.
Les Italiennes ont certes achevé leur phase de groupes par une nette défaite face à l'Espagne (3-1), mais avec une victoire face à la Belgique (1-0) et un nul face au Portugal (1-1), elles ont terminé à la 2e place du groupe B.
Les Azzurre, 13e au classement Fifa, n'ont jamais encore remporté de titre majeur (2e de l'Euro en 1993 et 1997 pour meilleurs résultats dans un grand tournoi), mais à l'image de leur sélectionneur, Andrea Soncin, elle ne veulent pas s'arrêter là.
"Nous participons à ce tournoi pour réécrire l'histoire et c'est ce qu'on est en train de faire, tout le mérite en revient à ce super groupe de filles", a insisté l'ancien joueur de l'Atalanta qui a pris les commandes de la sélection féminine en septembre 2023.
- Fronde des joueuses -
Lorsque Soncin, dont la carrière d'entraîneur s'est alors exclusivement passée à Venise, entre en fonction, l'Italie est au plus bas.
Son Mondial-2023 a viré au cauchemar entre élimination dès la phase de poules (deux défaites, une victoire) et fronde des joueuses contre leur sélectionneuse Milena Bertolini, en poste depuis 2017, dont les méthodes sont dénoncées dans une lettre ouverte.
Soncin, 46 ans, va d'abord s'attacher à reconstruire un groupe et lui redonner confiance, avec quelques résultats encourageants comme deux courtes défaites contre les championnes du monde espagnoles (1-0 à chaque fois) en Ligue des nations, et une qualification pour l'Euro-2025 en terminant à la première de son groupe devant les Pays-Bas et la Norvège.
"Il n'y a pas un football féminin ou un football masculin, il n'y a qu'un football. Dans le football féminin, il y a cet enthousiasme tellement fort", a-t-il rappelé récemment.
Et Soncin semble avoir réussi à mettre tout cela en musique: ses séances d'entraînement débutent ou finissent toujours en musique, crachée par l'enceinte qu'il a offerte à ses joueuses après leur victoire contre le Danemark (3-0) en avril.
La méthode porte ses fruits.
"Nous sommes un groupe de filles qui gardent les pieds sur terre, unies par un rêve commun", a résumé la nouvelle attaquante de la Juventus Michela Cambiaghi.
"Nous nous nourrissons mutuellement de l'énergie de l'autre. Même lorsqu'il y a de la tension, nous savons comment l'évacuer avec un sourire et le cœur léger", a-t-elle assuré.
Et ce n'est peut-être que le début pour les Azzurre: leur championnat est en plein boom avec 49 joueuses sélectionnées pour cet Euro qui y évoluent et des audiences TV sans précédent (1,36 M et 9,7% de parts de marché pour le match contre l'Espagne).
F.Pathak--MT