

Tour de France: Evenepoel voit d'autres jeunes loups s'approcher du podium
Habitué à être le troisième homme du Tour derrière Tadej Pogacar et Jonas Vingegaard, Remco Evenepoel a souffert lors de la première bataille pyrénéenne, jeudi, et subi les premiers coups de griffe de jeunes loups intéressés par le podium et le maillot blanc.
Lorsque le double champion olympique a laissé une, puis deux, puis d'innombrables longueurs entre lui et le groupe des favoris à 54 km de l'arrivée jugée à Hautacam, la troisième place qu'il avait obtenue l'année dernière semblait s'envoler quasi définitivement.
Mais la force de caractère du Belge lui a permis de stabiliser l'écart, puis de s'accrocher pour revenir et limiter les dégâts dans la dernière ascension, afin de ne pas perdre trop de temps sur ceux qui seront vraisemblablement ses réels rivaux dans les jours à venir.
- "A mon rythme" -
"C'était très dur, j'ai souffert, mais j'ai fait de mon mieux, je me suis battu et accroché pour revenir à l'avant. Dans la dernière ascension, je suis monté à mon rythme et je suis content de pouvoir rester sur le podium", a affirmé le Belge.
A la pédale et accablé par la chaleur, Evenepoel a terminé derrière l'Allemand Florian Lipowitz, le Norvégien Tobias Johannessen, le Britannique Oscar Onley et même derrière la sensation française Kévin Vauquelin.
Mais le leader de la Soudal-Quick Step a réussi à conserver la troisième place au général, doublé par Vingegaard mais loin devant Ben Healy, maillot jaune en perdition.
"J'étais surpris dans la première montée quand j'ai vu Remco et Jorgenson être lâchés, ils ont probablement souffert de la chaleur", a déclaré Onley, exténué après la ligne d'arrivée mais qui confirme son potentiel après sa troisième place au récent Tour de Suisse.
Evenepoel a ensuite ferraillé, se montrant capable de revenir dans la descente du col du Soulor, avant de céder, asphyxié par un relais démentiel de Jhonatan Narvaez puis une attaque de "Pogi".
- Lipowitz en vue -
Distancé après un kilomètre dans Hautacam, il a également perdu le contact avec un groupe où les Red Bull-Bora comptaient deux éléments de poids, Florian Lipowitz et Primoz Roglic.
"On avait tous les deux notre carte à jouer avec Primoz, j'ai plutôt mené la première partie de Hautacam en essayant de trouver mon rythme, ensuite j'ai tenté ma chance", a expliqué l'Allemand, troisième du Dauphiné début juin, qui se présentait pour son premier Tour comme lieutenant de Roglic.
Il a montré qu'il était certainement le plus costaud du reste du monde jeudi, multipliant les attaques et les relances, pour finir à seulement 13 secondes de Vingegaard.
"On a deux Bora très bien placés au général, ça nous donne plein d'opportunités pour les jours à venir", a ajouté Lipowitz, en embuscade (4e) derrière Evenepoel tandis que son coéquipier slovène pointe à la septième place.
Du troisième, Evenepoel, au sixième, Oscar Onley, ils sont quatre à se tenir en 1 min 20, et se battront autant pour figurer sur le podium que pour le maillot blanc de meilleur jeune, puisque tous y sont éligibles.
Dans cette course, Vauquelin a tenu bon, après avoir fait l'élastique toute la journée, et s'est même offert le luxe de battre Evenepoel dans les dernières mètres pour prendre la sixième place de l'étape.
"Je suis vraiment content de moi, parce que ça montre que je n'ai vraiment pas lâché dans la tête", a souligné le Normand, qui a bénéficié du soutien précieux de Cristian Rodriguez et Ewen Costiou dans les moments les plus difficiles, avant de gravir la terrible montée vers Hautacam au rupteur.
Evenepoel, lui, donne rendez-vous dès l'étape suivante vendredi, pour un contre-la-montre en côte de 10,9 km qui emmènera les coureurs de Loudenvielle à l'altiport de Peyragudes, 635 mètres plus haut.
"J'espère laisser ces mauvaises sensations derrière moi et faire un bon chrono, ce sera une journée importante pour le classement général", a prévenu le vainqueur de la Vuelta en 2022.
E.Mehta--MT