

Mondial féminin de rugby: les Bleues pour retrouver le top 3
Pour les Bleues, encore battues en demi-finale de Coupe du monde, par les ultra-favorites anglaises cette fois, le match pour la troisième place samedi contre les Black Ferns néo-zélandaises aura un double enjeu: la médaille de bronze, mais surtout retrouver le top 3 mondial.
"Dans notre tête, ce n'est pas négociable", insistait jeudi Marine Ménager, ailière et capitaine du XV de France, qui prendra sa retraite après ce Mondial anglais et disputera donc son dernier match samedi sur la pelouse de Twickenham.
Après la désillusion contre les Red Roses (35-17) samedi dernier, 17e défaite d'affilée contre les Anglaises et neuvième échec, en dix éditions, à décrocher une place en finale de Coupe du monde, les joueuses de Gaëlle Mignot et David Ortiz visent au moins la médaille de bronze, la septième du rugby féminin français.
Mais derrière ce métal, le XV de France féminin voudra surtout prouver qu'il n'est pas en train de décrocher d'un podium au classement mondial qu'il a déserté depuis mai 2024 et l'émergence des Canadiennes, encore une fois finalistes cette année, après une première en 2014.
Car les statistiques font mal: depuis leur victoire d'un point (18-17) contre les Black Ferns, lors du Women XV 2023 en Nouvelle-Zélande, les Bleues n'ont plus gagné contre une équipe du top 3, avec une claque 46-24 contre les Canadiennes à l'automne 2024.
Si elles l'emportent samedi contre les doubles championnes du monde, les Bleues seraient assurées de retrouver la 3e place. A l'inverse, elles verraient ce trio s'éloigner encore un peu plus, réalisant au passage leur pire performance en Coupe du monde depuis leur élimination en quart de finale en 1998 et leur 4e place en 2010.
- La menace Miller -
"Avec ce match, le but c'est d'abord le +ranking+", confirmait David Ortiz jeudi, à l'hôtel des Bleues, près de Windsor.
Avec en prime les retraites annoncées de Marine Ménager et de la talonneuse Manon Bigot, sur le banc des finisseuses, la motivation est donc toute trouvée, en attendant d'aller défier une nouvelle fois ce plafond de verre des demi-finales lors de la prochaine Coupe du monde, en 2029, en Australie.
Avec une moyenne d'âge de 24 ans, les Bleues sont une équipe prometteuse. Et ce match pour la 3e place sera la première occasion d'aller au-delà des simples promesses justement, face à des "fougères noires" elles aussi revanchardes après avoir abandonné leur sceptre en demi-finale (34-19) contre de surprenantes Canadiennes.
Pour elles aussi l'enjeu est énorme: en cas de défaite, elles chuteraient à la 4e place mondiale, quittant pour la première fois un podium qu'elles occupent depuis l'instauration de ce classement en 2016.
En troisième ligne, ce sera d'abord un affrontement de plaqueuses et coureuses, entre Charlotte Escudero et son casque rouge et Jorja Miller, la petite bombe venue du VII, déjà quatre essais à son compteur. Et à l'aile ce sera un match de sprinteuses entre le facteur X des Bleues, Joanna Grisez, et Portia Woodman-Wickliffe, meilleure marqueuse du rugby néo-zélandais (50 essais) devant l'ex-All Black Doug Howlett.
La qualité ne venant pas seulement avec les années, le XV de France devra également surveiller, sur l'autre aile, la révélation de cette Coupe du monde, Braxton Sorensen-McGee, seule en tête du classement des marqueuses avec ses neuf essais, à 18 ans.
"J'espère faire le +taf+ pour arrêter sa série d'essais", confiait simplement Marine Ménager jeudi.
Mais les Bleues aussi auront de la jeunesse et de l'insouciance à offrir, avec en deuxième ligne les 20 ans de Taïna Maka et, sur le banc des finisseuses, les jambes de feu de Kelly "Kellog's" Arbey (20 ans), elle aussi venue des grands espaces du VII, ou la puissance de Marie Morland (19 ans) en troisième ligne.
"On partira d'ici en étant 3e mondiales", assurait en tous cas la pilier Yllana Brosseau jeudi.
P.Ghosh--MT