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Mondiaux de cyclisme: Pogacar, l'heure de la vengeance
Mondiaux de cyclisme: Pogacar, l'heure de la vengeance / Photo: Anne-Christine POUJOULAT - AFP/Archives

Mondiaux de cyclisme: Pogacar, l'heure de la vengeance

Rossé par Remco Evenepoel dans le contre-la-montre, Tadej Pogacar réclame vengeance lors de la course en ligne des Championnats du monde de cyclisme dont il reste le grand favori dimanche à Kigali sur un parcours démentiel, taillé pour sa grandeur.

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Il ne faut pas s'y tromper: derrière l'éternelle bouille d'enfant du Slovène et ses inévitables facéties se cache un tueur de sang-froid, monstre de détermination, fier comme un coq.

"En dehors, je suis juste un mec normal. Mais sur le vélo, je me transforme", admet le quadruple vainqueur du Tour de France à l'heure de remettre son maillot arc-en-ciel en jeu.

Alors, se faire rattraper et doubler par Evenepoel lors du chrono dimanche dernier, pour une décevante quatrième place au final, ne lui a vraiment pas plu. "Difficile à avaler", disait-il à chaud en constatant que ses jambes n'avaient pas été au rendez-vous.

Son coéquipier Matej Mohoric prévient: "il sera encore plus affamé et résolu à prouver qu'il est le meilleur coureur du monde."

Une semaine après, Pogacar dit que la forme est bien meilleure après une période d'acclimatation aux conditions si particulières à Kigali où l'altitude, la chaleur, l'humidité et la pollution forment un cocktail qui a provoqué des dizaines de défaillances.

Quant au parcours, ça va merci, peut dire le Slovène, tellement le tracé, impitoyable par sa longueur (267 km) et son dénivelé (5.500 m), lui convient.

- Evenepoel pour un doublé inédit -

Il propose quinze tours d'un circuit qui ressemble à une classique, un mélange de Liège-Bastogne-Liège et de Tour des Flandres avec la côte pavée de Kimihurara aux faux-airs de Vieux Quaremont, un des endroits préférés de Pogacar au monde.

Et, au milieu, une boucle de 42 bornes comprenant le fameux mur pavé de Kigali et l'ascension d'un col, le Mont Kigali (5,9 km à 6,8%), qui a tout de la rampe de lancement idéale pour le Slovène s'il n'était pas placé aussi loin de l'arrivée (100 km).

"Je ne peux pas toujours attaquer à 100 km de l'arrivée", assure "Pogi" qui avait précisément enclenché à cette distance à Zurich en 2024 pour aller cueillir son premier titre mondial.

Mais son principal adversaire se méfie. "L'année dernière, il nous avait surpris. Cela ne doit pas se reproduire", insiste Remco Evenepoel qui juge que le Mont Kigali sera "un endroit clé de la course"

"C'est là qu'on va commencer à s'amuser. On aura quatre heures de course dans les pattes. Beaucoup de coureurs seront déjà en difficulté", ajoute le Belge qui peut devenir le premier à gagner le chrono et la course en ligne lors des mêmes Mondiaux, un exploit qu'il avait réalisé aux JO de Paris.

Déjà champion du monde en 2022 en Australie, il veut "éviter l'excès de confiance après le contre-la-montre" car "Tadej est le meilleur coureur de ces dernières années".

- Des outsiders peu nombreux -

Mais lui aussi devrait être à l'aise sur ce parcours, à la tête d'une sélection belge solide, même sans Wout Van Aert et Tiesj Benoot, alors que Pogacar sera épaulé du mystérieux Primoz Roglic, arrivé il y a deux jours seulement et qu'on n'a jamais vraiment vu dans un rôle d'équipier.

Pour le reste, on peut citer plusieurs noms – Tom Pidcock, Juan Ayuso, Isaac Del Toro, Jay Vine,... - pour arbitrer le duel annoncé mais ils ne sont pas nombreux vu la difficulté du tracé.

"Ce sera forcément un homme fort" qui s'imposera et il fera "un beau vainqueur", souligne le sélectionneur de l'équipe de France Thomas Voeckler qui mise pour sa part sur le collectif, mélange de jeunesse (Seixas) et d'expérience (Alaphilippe), pour créer la surprise.

Epreuve-reine, la course en ligne clôture ces premiers Mondiaux sur le sol africain. Les coureurs ont dans leur grande majorité partagé leur enthousiasme de vivre une expérience unique, à l'image de Pogacar qui s'est amusé à faire la course avec des vélos-taxi dans les rues de Kigali.

De quoi, peut-être, donner des regrets aux grands absents comme Jonas Vingegaard ou Mathieu van der Poel.

"Tout est totalement différent de ce qu'on a l'habitude de connaître en Europe mais j'apprécie vraiment ces Mondiaux ici", a souligné le Slovène qui compte bien couronner son séjour avec un deuxième titre mondial.

A.Sengupta--MT