

Top 14: à Toulouse, la jeunesse prend sa place
Derrière sa pléiade de stars et d'internationaux, le Stade toulousain intègre chaque année et à pas mesurés la relève issue de son centre de formation, dont les représentants actuels sont en verve depuis le début de la saison.
Un triplé pour Guillaume Cramont et ses 24 ans, un doublé pour le cadet des frères Ntamack, Théo, âgé de 23 ans, une nouvelle prestation aboutie pour Léo Banos (23 ans), une paire de centres expérimentale alliant la vélocité de Paul Costes (22 ans) et celle du nouveau venu Kalvin Gourgues (20 ans)... Lors de la dernière journée face à Castres, au milieu des Pierre-Louis Barassi, Jack Willis et autres Thomas Ramos, la jeune garde a brillé, justifiant comme souvent la confiance accordée par le staff des Rouge et Noir.
"C'est cool parce qu'ils amènent de la pression, du dynamisme, de l'émulation, de la concurrence aussi, c'est tout +bénef+", se réjouissait l'ouvreur Romain Ntamack, seulement 26 ans mais qui a depuis longtemps déjà un statut de cadre chez les triples champions de France en titre, qui affrontent Bayonne dimanche (21h05).
Si l'ouvreur du XV de France a bénéficié d'une intégration express grâce à son talent précoce, étant titulaire en finale du Top 14 âgé de 20 ans à peine, la plupart des purs produits de la formation toulousaine doivent faire preuve de patience pour trouver leur place dans un effectif où les internationaux peuplent chaque ligne.
- Patience... mais pas trop -
"Je pense qu'il faut être patient et impatient, il faut trouver un juste milieu, il faut être patient dans des objectifs qui peuvent paraître des fois élevés, mais aussi être impatient tous les jours en se disant qu'on veut gagner sa place", estime le deuxième ligne Clément Vergé, 24 ans et qui aspire désormais à mieux qu'une simple place dans la rotation derrière les Bleus Thibaud Flament et Manny Meafou.
"La patience, elle aide, mais il ne faut pas non plus se cacher derrière", ajoute l'Ariégeois dont le temps de jeu grandit d'année en année et qui a choisi de prolonger à Toulouse, en dépit de la concurrence.
Au centre d'entraînement du Stade toulousain, les noms des joueurs s'affichent sur un grand tableau dans différentes colonnes, permettant aux membres du staff de situer l'évolution de leurs protégés depuis les catégories de jeunes jusqu'à leur intégration à part entière au sein du groupe professionnel.
"Et il y en a qui s'entraînent avec nous aujourd'hui, que vous ne connaissez pas encore, et qui potentiellement auront leur première titularisation, leur première feuille de match dans 3 mois, 6 mois, 10 mois", indique l'entraîneur des trois-quarts Clément Poitrenaud.
Si le plupart attendent les matches de doublons pour grappiller du temps de jeu quand les tauliers sont en sélection, comme ce fut le cas pour Joel Merkler, Léo Banos ou encore Joshua Brennan, d'autres prennent moins leur temps et peuvent être alignés rapidement au milieu des cadres avec qui ils s'entraînent régulièrement.
Le centre Kalvin Gourgues, longuement blessé la saison dernière, en est l'exemple parfait: sans complexe, il a crevé l'écran à chacune de ses trois apparitions en septembre, après avoir très souvent participé aux entraînements du groupe pro ces derniers mois.
"Ca nous permet d'abord de développer leurs compétences, et ensuite de les intégrer au groupe professionnel, de s'habituer à être avec les joueurs plus confirmés, de connaître comment l'équipe fonctionne, et du coup, le jour où ils sont amenés à jouer, tout est plus simple", explique Clément Poitrenaud qui y voit un "cercle vertueux" amenant de la concurrence en interne.
"Quand on voit les matches qu'ils font sur le terrain, c'est vrai que nous qui sommes là depuis un petit moment, on se met aussi derrière eux, dans leur roue, ça nous donne envie d'aller de l'avant et de jouer comme eux, de prendre le plaisir", confirme Romain Ntamack.
S.Pillai--MT