Madras Times - Dans les coulisses de la nouvelle série Canal+ "Plaine orientale" tournée en Corse

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Dans les coulisses de la nouvelle série Canal+ "Plaine orientale" tournée en Corse
Dans les coulisses de la nouvelle série Canal+ "Plaine orientale" tournée en Corse / Photo: Pascal POCHARD-CASABIANCA - AFP

Dans les coulisses de la nouvelle série Canal+ "Plaine orientale" tournée en Corse

Derrière le stade de Furiani (Haute-Corse) git un 4x4 carbonisé. Des policiers s'affairent. Un énième fait divers corse? Plutôt une séquence de "Plaine orientale", la nouvelle série sur la mafia insulaire de Canal+, diffusée à partir du 26 mai.

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"J’avais envie de raconter quelque chose de nouveau sur le banditisme en Corse qui est en train de changer", explique à l'AFP Pierre Leccia, le réalisateur, scénariste avec Aurélie Teisseire et showrunner de cette série, entre deux prises sur le tournage en juillet 2023 en Corse.

"Je voulais raconter l’histoire d’un mec à cheval sur deux communautés. Comment trouver sa place quand on a un père corse et une mère kabyle et qu’on est trop corse pour les arabes et trop arabe pour les Corses", ajoute le réalisateur avant d'échanger avec sa scripte, Lara Gallouët.

"Je suis là pour éviter à Pierre de se perdre parce que huit fois 52 minutes tournés dans le désordre sur six mois, il faut beaucoup de mémoire pour pouvoir se souvenir de chaque scène", explique cette vigie du tournage qui s'assure de la cohérence de chaque scène tournée.

Raphaël Acloque interprète un jeune braqueur qui sort de dix ans de prison sans avoir lâché ses complices. Le visage faussement tuméfié, il se prépare pour un échange tendu avec le parrain de la série joué par Eric Fraticelli.

- "Réapprivoiser la vie" -

"Moi aussi je suis à cheval entre deux cultures, j'ai un père corse et une mère algérienne comme Reda", son personnage, glisse l'acteur, vu également dans la série "66-5".

Pour lui, "trouver sa place est quelque chose d'universel. C'est une série sur l'identité, un drame familial, comment tu arrives à négocier l'acceptation et le rejet des différentes communautés. Il sort de dix ans de prison, la série porte aussi sur ça, comment tu réapprivoises la vie".

Eric Fraticelli, qui multiplie les comédies ("Permis de construire", "Le Clan", "Inestimables") en tant qu'acteur-scénariste-réalisateur, ne cache pas son plaisir d'interpréter le sombre parrain de cette série, un personnage "froid, calculateur, tout le contraire de ce que je suis dans la vie".

"L'ambition c'est de faire aussi bien que +Mafiosa+", lance, en papillonnant, Nicole Collet, la productrice d'Image et Compagnie déjà à l'origine de cette autre série Canal+ qui plongeait pendant cinq saisons au cœur d'une bande criminelle corse et de sa cheffe.

Elle pointe les "parentés entre les deux séries": "le même auteur-réalisateur que les deux dernières saisons de Mafiosa, le même diffuseur, la même productrice, la Corse, des flics, des voyous".

Dans l'intrigue de cette nouvelle création, "on a inventé un pôle antimafia qui n'existe pas mais que les juges réclament", explique-t-elle, insistant: "on n'a aucune leçon à donner mais un souci de faire juste".

"Je pense que ce pôle va arriver", renchérit Pierre Leccia qui s'est inspiré de l'ancienne juge d'instruction Eva Joly pour créer le personnage de la juge à la tête du pôle antimafia, interprétée par la Belge Veerle Baetens ("Alabama Monroe").

A l'aise dans ce rôle de femme puissante, "un bourreau de travail et d'adrénaline qui se cache derrière son boulot pour éviter la vraie vie, les émotions", l'actrice vient d'écrire et réaliser son premier film, "Débâcle".

Elle confie à l'AFP apprécier d'avoir incarné, avant l'ère MeToo, "des personnages profonds et complexes, pas juste des saintes qui devaient être sauvées ou des putes": "je suis contente de faire partie de cette époque mais aussi d’avoir connu avant et de pouvoir voir la différence".

Des bandits, des juges puissantes, un trafic d'ordures plus rentable que la drogue, "c'est tout ça +Plaine orientale+ mais aussi un hommage à la Corse que l'on voit sous toutes ses coutures, la mer, le stade, la prison... même ses pamplemousses", s'enthousiasme Nicole Collet qui glisse, malicieuse: "si on arrive à faire trois saisons, ça serait bien".

Q.Kulkarni--MT