

Procès Maradona: sa fille dénonce une "mise en scène" autour de la convalescence de son père
Une fille de Diego Maradona a témoigné mardi, au procès sur les circonstances de la mort de son père, avoir la sensation d'une "mise en scène", une "pièce de théâtre funeste" par l'entourage médical, pour le maintenir "seul" lors de sa convalescence fatale en 2020.
"Avec le recul (...) je crois que ce fut une mise en scène, une pièce de théâtre qu'ils (l'équipe médicale) nous ont montée, pour poursuivre ce qu'ils voulaient, maintenir papa seul, dans un endroit sombre et moche", a déclaré Gianinna, l'une des deux filles de Maradona avec son ex-épouse Claudia Villafañe.
Gianinna, 35 ans, n'a pas explicité ce qu'auraient été, selon elle, les mobiles de l'entourage soignant. Mais son avocat Fernando Burlando a dès le début du procès pointé du doigt un "intérêt pécuniaire" de cette équipe, un aspect qui est selon lui la "face B" du procès pour négligence.
Sept professionnels de santé - médecins, psychiatre, psychologue, infirmiers- sont jugés depuis deux mois à San Isidro (nord de Buenos Aires) pour "homicide avec dol éventuel", caractérisé lorsqu'une personne commet une négligence tout en sachant qu'elle peut entraîner la mort.
L'idole du football argentin est décédé à 60 ans, le 25 novembre 2020, d'une crise cardiorespiratoire et d'un œdème pulmonaire, sur son lit d'une résidence privée de Tigre, près de San Isidro, où il était en convalescence depuis deux semaines après une neurochirurgie sans accroc pour un hématome à la tête.
En témoignant mardi, Gianinna a dirigé sa rancœur surtout vers le principal accusé, Leopoldo Luque, alors médecin personnel de Maradona, et d'après les témoignages au procès, le principal décideur, avec la psychiatre Agustina Cosachov.
La décision d'une convalescence post-opératoire à domicile, et le piètre niveau des soins et de l'équipement médical sur place, ont été au coeur du procès jusqu'ici, mis en cause par divers témoignages.
Mardi, Gianinna n'a pu retenir ses larmes lorsqu'a été diffusé, à l'audience, l'enregistrement d'une réunion entre l'équipe soignante, des membres de la famille et de l'entourage de Maradona, sur la décision d'une convalescence à domicile, ou en institution - ce que recommandait la clinique où il fut opéré.
"Ça fait tellement mal. J'ai pleuré, je n'ai pas pu m'en empêcher", s'est-elle excusée. "Tous ces échanges me semblent tellement injustes, tout ce qui a été promis (sur la convalescence) et jamais tenu (...) J'ai l'impression que c'était une horrible manipulation (...) une pièce de théâtre funeste".
Les accusés, qui nient toute responsabilité dans le décès, encourent de 8 à 25 ans de prison. Le procès, à deux audiences par semaine, devrait durer jusqu'en juillet.
S.Iyer--MT