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Trump accuse des "ennemis étrangers" d'envahir Los Angeles
Trump accuse des "ennemis étrangers" d'envahir Los Angeles / Photo: RONALDO SCHEMIDT - AFP

Trump accuse des "ennemis étrangers" d'envahir Los Angeles

Donald Trump a accusé mardi des "ennemis étrangers" d'envahir Los Angeles, théâtre depuis cinq jours d'affrontements entre forces de l'ordre et des manifestants opposés aux expulsions musclées de sans-papiers.

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Le gouverneur démocrate de Californie Gavin Newsom tente lui d'empêcher le déploiement de milliers de militaires supplémentaires ordonné par le président républicain, qui fait planer la menace de recourir à l'état d'urgence.

"Cette anarchie ne se poursuivra pas. Nous ne permettrons pas que des agents fédéraux soient attaqués et ne laisserons pas une ville américaine être envahie et conquise par des ennemis étrangers", a lancé Donald Trump lors d'un discours sur une base militaire.

Des centaines de Marines, un corps d'élite, sont attendus en renfort mardi dans la mégapole californienne.

"S'il y a une insurrection, je l'invoquerai certainement", a répondu Donald Trump à propos d'un éventuel recours à l'Insurrection Act, régime d'état d'urgence qui confère au président le pouvoir d'utiliser les forces armées dans des missions de maintien de l'ordre sur le territoire américain.

Depuis vendredi, la deuxième plus grande ville américaine, à forte population d'origine hispanique, est le théâtre de heurts entre protestataires dénonçant des raids de la police fédérale de l'immigration (ICE) contre les sans-papiers et des forces de l'ordre en tenue anti-émeutes. Ces affrontements sont néanmoins restés sporadiques et localisés.

Les rues étaient relativement calmes mardi après-midi dans le centre-ville, y compris dans le quartier de Little Tokyo, après un face-à-face nocturne entre des manifestants tirant des feux d'artifice vers des policiers et ces derniers ripostant avec du gaz lacrymogène. Plusieurs magasins ont été pillés.

Quelque 700 Marines, un corps d'élite normalement utilisé comme force de projection extérieure, doivent rejoindre 4.000 militaires réservistes de la Garde nationale déjà mobilisés par Donald Trump, auquel il est reproché d'avoir pris des mesures disproportionnées.

- "Comme un tyran" -

"Ils sont censés nous protéger mais, à la place, ils sont envoyés pour nous attaquer", déplore Kelly Diemer, une manifestante de 47 ans. Les Etats-Unis "ne sont plus une démocratie."

Jusqu'à quand ce déploiement de militaires - dont le coût est estimé à 134 millions de dollars par le Pentagone - durera-t-il ? "Jusqu'à ce qu'il n'y ait plus de danger", a répondu mardi Donald Trump.

Avant d'avertir le "reste du pays" que "s'ils manifestent, ils trouveront face à eux la même force ou une force supérieure" à celle déployée à Los Angeles.

Les protestations ont gagné quelques autres métropoles américaines, avec parfois des accrochages.

Mardi soir, en plein coeur de Manhattan, des milliers de personnes ont entamé une marche près de Foley Square, une place entourée de tribunaux, selon une journaliste de l'AFP. "On n'est pas un, on n'est pas 100, on est des millions, comptez-nous bien!", disait une pancarte.

En Californie, à l'avant-garde des Etats progressistes, son gouverneur s'est tourné vers la justice pour empêcher le déploiement des militaires mobilisés.

"Déployer dans la rue des combattants entraînés pour la guerre est sans précédent et menace le fondement même de notre démocratie", a dénoncé Gavin Newsom, considéré comme un candidat potentiel à la Maison Blanche pour 2028. "Donald Trump se comporte comme un tyran, pas comme un président."

- "Le goudron et les plumes" -

Accusée par une haute responsable américaine d'avoir encouragé les manifestations contre les expulsions de migrants à Los Angeles, la présidente mexicaine Claudia Sheinbaum a répliqué que c'était "absolument faux".

De nombreux manifestants ont brandi ces derniers jours des drapeaux mexicains.

La garde rapprochée du président a elle surenchéri dans la défiance envers les autorités californiennes.

Gavin Newsom "mérite le goudron et les plumes", a affirmé le patron républicain de la Chambre des représentants Mike Johnson.

Interrogé sur la réaction de l'administration Trump face à ces manifestations et celles du 6 janvier 2021, lorsqu'une foule avait envahi le Capitole, il a répondu qu'il y avait "une nette différence".

"Les troubles concernent quelques pâtés de maison. Pas tout le centre, et pas toute la ville", a répété la maire de Los Angeles Karen Bass.

"Ce genre de spectacle alimente l'idée qu'il y a un véritable soulèvement contre les autorités et une vraie urgence. On peut a minima supposer que c'est exactement ce que cherche (Trump): militariser ce type de conflits, en particulier sur l'immigration, parce que ça lui permet de s'orienter de plus en plus vers un pouvoir dictatorial, autoritaire", a déclaré à l'AFP Frank Bowman, professeur de droit à l'université du Missouri.

V.Chauhan--MT