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Royaume-Uni: TikTok passe sa modération à l'IA, des centaines de postes menacés
Royaume-Uni: TikTok passe sa modération à l'IA, des centaines de postes menacés / Photo: Nhac NGUYEN - AFP/Archives

Royaume-Uni: TikTok passe sa modération à l'IA, des centaines de postes menacés

Le réseau social TikTok, propriété du groupe chinois ByteDance, a annoncé vendredi la réorganisation de son service de modération des contenus au Royaume-Uni, dans le cadre de son plan mondial favorisant l'IA, qui pourrait affecter des centaines de postes dans le pays.

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"Nous poursuivons une réorganisation entamée l'an dernier" sur les services de modération, a expliqué un porte-parole de TikTok dans une déclaration à l'AFP.

"Celle-ci implique de concentrer nos opérations sur un plus petit nombre de sites à l'échelle mondiale (...) tout en faisant évoluer cette fonction essentielle pour l'entreprise grâce aux avancées technologiques", dont l'IA, a-t-il ajouté.

TikTok précise que certaines fonctions de modération resteront au Royaume-Uni, et que les modérateurs touchés seront prioritaires sur les offres internes.

Les modérateurs sont chargés d'empêcher la publication sur la plateforme de contenus véhiculant de l'incitation à la haine, de la désinformation ou encore de la pornographie.

Cette réorganisation mondiale, qui concerne aussi plusieurs pays d'Asie, notamment la Malaisie, s'inscrit dans une tendance générale des réseaux sociaux à réduire leur recours aux employés pour se tourner davantage vers l'IA.

TikTok assure que grâce à ses technologies de modération, 85% des contenus retirés pour violation de ses règles le sont déjà automatiquement.

Depuis le 25 juillet, les sites web, réseaux sociaux et plateformes de partage de vidéos au Royaume-Uni doivent notamment mettre en oeuvre des contrôles stricts de l'âge pour empêcher les mineurs d'accéder à des contenus inappropriés, dans le cadre de la loi "Online Safety Act".

Elle impose d'autres obligations aux plateformes, comme la suppression de tout contenu promouvant les troubles alimentaires, les idées suicidaires et l'automutilation.

Selon John Chadfield, responsable national pour le secteur technologique au syndicat CWU, "les employés de TikTok tirent depuis longtemps la sonnette d'alarme" sur ces IA modératrices, "développées à la hâte et encore immatures".

"Cette décision mettra en danger des millions d'utilisateurs britanniques", a-t-il ajouté.

L'entreprise dit avoir plus de 30 millions d'utilisateurs mensuels au Royaume-Uni, sur une population d'environ 68 millions de personnes.

Elle avait annoncé en juin la création de 500 emplois dans le pays et l'ouverture d'un deuxième bureau à Londres, portant à 3.000 le nombre d'employés.

La puissante plateforme de partage de vidéos, avec plus d'1,5 milliard de membres, est dans le viseur des autorités tant en Europe qu'aux États-Unis, pour son impact sur la santé mentale des enfants, son usage des données d'utilisateurs, son lien avec Pékin ou encore son influence sur le débat public.

Le réseau social est sous le coup d'une interdiction aux Etats-Unis si sa maison mère ByteDance n'en abandonne pas le contrôle. L'échéance pour sa vente est actuellement fixée au 17 septembre.

L'Agence France-Presse (AFP), parmi plus d'une quinzaine d'organisations de fact-checking, est rémunérée par TikTok dans plusieurs pays pour vérifier des vidéos qui contiennent potentiellement de fausses informations.

Q.Dutta--MT